La navigation à voile est une des activités les plus complètes que j’ai eue l’occasion de pratiquer. En effet, elle combine des aspects touristiques, sportifs, intellectuels et techniques, ce qui en fait un loisir particulièrement riche. De surcroît, depuis pratiquement la genèse du projet, l’apprentissage de la navigation et la gestion du bateau ont occupé l’essentiel de mon temps libre. Il était donc clair que la vente du bateau allait laisser un grand vide. Pratiquement dès avant la concrétisation de la vente, j’ai commencé à réfléchir à de nouveaux projets nautiques.




Il faut être honnête, pour continuer à naviguer occasionnellement, le plus rationnel eut été de louer un bateau lorsque l’envie s’en faisait sentir. Cette formule offre l’avantage de permettre de changer de bassin de navigation et de support. Elle est aussi de loin la plus économique. Enfin, la location est sans conteste plus écologiquement et sociétalement responsable à la condition que la gestion de la flotte par le loueur soit saine. Elle permet en effet d’éviter la monopolisation de l’espace et de l’objet pour une utilisation finalement assez faible si l’on compte le nombre de sorties par an.
Le problème est que je fais sans aucun doute partie des irrationnels capables d’investir dans un bateau du temps et de l’argent de façon disproportionnée par rapport à l’utilisation que nous en avons. Cette irrationalité provient d’un lien affectif avec le bateau lui-même mais aussi et surtout avec ce que sa présence offre comme perspective d’évasion. En outre, il faut prendre en compte l’impérieuse nécessité en ce qui me concerne d’entretenir avec cet objet une relation de confiance. Nous y reviendrons plus tard mais la confiance que l’on a dans son bateau est probablement l’élément le plus important à prendre en considération dès lors qu’on aborde un projet de navigation, a fortiori semi-hauturière ou hauturière.
Pour ces diverses raisons, j’ai donc rapidement acquis la conviction qu’un jour, nous rachèterions un bateau. Le choix d’un bateau plutôt qu’un autre est largement conditionné par le programme de navigation que l’on souhaite entreprendre. La question suivante est donc celle de savoir vers quel programme de navigation je souhaitais m’orienter. Étant donné nos disponibilités limitées et notre absence totale d’expérience en la matière, nous avons d’emblée fait un croix sur un programme purement orienté vers la régate. En revanche, durant notre voyage, nous nous sommes surpris à apprécier la performance et à chercher à optimiser les réglages du bateau plus souvent que nous ne l’aurions pensé. Notre recherche s’est donc initialement orientée vers la gamme des courses-croisères. Nous avons rapidement ajouté quelques autres critères. Nous cherchions un bateau en bon voire très bon état car nous n’étions plus motivés pour nous lancer dans un refit complet. Nous souhaitions un voilier plus petit que Lady Mi; 35 pieds et deux cabines nous paraissaient un compromis intéressant. Nous avions envie d’un voilier assez raide à la toile et pas trop lourd, adapté à de la croisière rapide vers l’Angleterre et la Hollande. J’avais aussi imaginé préparer une régate pour amateurs, le tour de ports de la Manche. Enfin, pour des raisons écologiques, nous avons exclu l’usage de l’avion pour effectuer les visites et rejoindre notre futur bassin de navigation. Pour les mêmes raisons, nous n’avons pas exploré le marché du bateau neuf. Sur base de ces critères, nous nous sommes intéressés à plusieurs modèles de bateaux:
- Nous avons d’abord regardé un X34, situé en Belgique et en très bon état. Le prix demandé était élevé, ce qui nous a fait hésiter. De surcroît, le mat avait été changé pour des raisons pas claires sur un bateau aussi récent, de même que les boulons de quilles. Nous avons donc finalement laissé tombé. https://bateau.ouest-atlantis.com/x34.html
- Nous avons prospecté un X-362. Parfait état mais prix délirant pour un bateau de cet âge. De surcroît, le temps de donner un coup de fil pour obtenir de plus amples renseignements, le bateau était vendu. https://bateau.ouest-atlantis.com/x362.html
- Nous avons longtemps lorgné un Dehler 34 JV. Beau bateau mais à nouveau, prix assez élevé et quelques travaux à prévoir incluant le grattage complet de l’antifouling, le joint de saildrive et possiblement le gréement dormant. Les aménagements nous sont apparus un peu « rustiques » et l’habitabilité un peu faible. Un 36 eut été un meilleur compromis mais nous ne l’avons jamais trouvé.
- Nous avons ensuite exploré la possibilité d’un Elan 362; Beau bateau, de la bonne taille. Nous étions gênés par la présence du rail d’écoute de GV situé immédiatement devant la descente. Après avoir décidé que ce n’était pas un obstacle à l’achat, nous avons demandé quelques informations et photos complémentaires. L’installation électrique était à revoir quasi entièrement et les boulons de quille enduits de mastic en raison d’une fuite. Nous avons tourné le dos.
- Nous avons aussi étudié deux annonces de Dehler 39 JV que nous avons finalement jugés trop grands. https://bateau.ouest-atlantis.com/dehler-39.html
- Nous avons également regardé le Winner 10.20 et la maxi 10.50.
- Depuis le début, j’avais aussi un faible pour des bateaux que l’on trouve plus fréquemment au Royaume Uni comme le Sadler 32 ou le Sigma 33. Néanmoins, ces unités plus anciennes sont généralement en moins bon état. De surcroît, depuis le Brexit, l’achat d’un voilier en Angleterre, même d’occasion, implique un procédure d’importation avec payement de droits de douane et aussi de la TVA. Nous avons donc rapidement abandonné la prospection du marché britannique.
- Le Dufour 34 dans sa version performance a aussi fait partie de notre liste mais nous n’avons jamais trouvé de bateau en vente répondant à nos critères en termes d’état et de localisation. https://bateau.ouest-atlantis.com/dufour-34.html
- Nous nous sommes ensuite tourné spécifiquement vers le marché Scandinave (X-yachts est déjà un chantier Danois). Nous avons tout d’abord regardé divers Hallberg-Rassy, que nous avons jugés un peu trop lourds et insuffisamment toilés. C’est cette recherche orientée spécifiquement sur le marché scandinave qui nous a conduit aux Linjetts.