A l’achat, le bateau est équipé de son moteur d’origine, un Volvo Penta MD22L. Ce moteur compte environ 2500 heures, a fait l’objet d’un entretien régulier par l’ancien propriétaire et d’une expertise pré-transactionnelle. Celle-ci n’avait mis en évidence aucun problème significatif hormis une petite perte d’huile au niveau du reniflard.
Durant les deux premières saisons de navigation avec Lady Mi, le moteur a toujours démarré au quart de tour. Lors de notre premier hivernage, nous lui avons offert une révision approfondie incluant le remplacement de la courroie de distribution.
C’est lors de notre deuxième hivernage, le premier à Westdiep, que je commets un erreur qui va révéler un problème et déclencher une cascade d’événements qui nous conduiront à décider de remotoriser Lady Mi.
Après avoir rangé le bateau qui était posé sur ses bers, j’omets de couper le coupe circuit de la batterie moteur avant de quitter. Quelques jours plus tard, je reçois une mail du chantier qui m’informe du fait que le bateau a eu un problème sérieux. D’autres clients qui travaillaient sur leur bateau situé à proximité de Lady Mi ont entendu un moteur tourner. Ils n’y ont pas prêté attention jusqu’à ce qu’ils se rendent compte que personne n’était à bord du bateau, Lady Mi en l’occurence. Ils ont alors alerté le chantier. Quelqu’un est monté à bord et a effectivement constaté que le moteur tournait, sagement, au ralenti. Il avait démarré tout seul et tourné sans refroidissement durant quelques heures, nul ne sait exactement combien.
Cet incident, aussi improbable que réel soit il, nous a conduit à entreprendre, avec le chantier Westdiep, deux types d’action. Premièrement, évaluer les conséquences de ce fonctionnement à sec durant quelques heures. A cet égard, il faut signaler que le moteur a ré-démarré facilement après que le démarreur ait été remplacé. Il ne semblait pas avoir souffert outre mesure de cette crise d’indépendance. Deuxièmement, tenter de comprendre pourquoi et surtout comment le moteur avait bien pu démarrer sans que quiconque ne lui en donne l’ordre. A défaut d’une meilleure explication, nous avons, dans un premier temps, retenu l’hypothèse d’un faux contact au niveau de la clé dont l’emplacement était très exposé aux intempéries. Afin de prévenir la récidive du problème, nous avons ajouter un bouton coupe-circuit. C’est avec cette configuration que nous avons entamé la « saison 3 ».
Malheureusement, au terme de la première navigation, le moteur refuse de démarrer devant l’écluse Mercator à Ostende. C’est un comble ! Il faut faire le « coup du tournevis » au démarreur. Une fois amarré, je démonte le tableau de bord une nouvelle fois pour essayer de comprendre d’où viennent ces problèmes. Cuit par deux décennies d’UV, le plastic tombe littéralement en ruine. Les problèmes ne s’arrêtent pas là. Alors que le tableau de bord est démonté et que je suis occupé à l’inspecter sur la table du carré, le moteur redémarre une nouvelle fois tout seul.
Je suis donc obligé de constater que le tableau de bord et le barillet de la clé, en si piteux état soient ils, ne sont pas à l’origine des problèmes de démarrage. Je dois aussi me résoudre au fait que je ne pourrai jamais remonter ce tableau de bord en l’état. Je commence alors à scruter le web à la recherche de pièces d’occasion. Je trouve un tableau de bord, un barillet et un faisceau d’alimentation. J’achète chez Volvo tous les trois relais que contient le boîtier électrique du moteur.
Durant la première semaine de nos vacances, nous recâblons et installons ce nouveau tableau de bord et changeons les relais du boîtier électrique. Ouf ça marche. Compte tenu de notre expérience et de notre niveau de connaissance de départ en la matière, ça tient du miracle. De plus, pas de problème de démarrage intempestif ni de difficulté de démarrage durant le reste de la saison.




En dépit du succès de la réparation, nous avions perdu confiance dans la fiabilité de notre MD22, peut-être de façon irrationnelle car il ne s’agissait que d’un problème électrique. Nous avons alors pris le décision, profitant d’une belle promotion chez Volvo Penta et de la possibilité de revendre le MD22 qui tournait encore, de re-motoriser Lady Mi. Notre bateau est maintenant équipé d’un D2-50 F tout neuf.