Nous quittons Fuerteventura en direction d’Arrecife à Lanzarote après deux excellentes semaines. Nous optons pour une fenêtre météo clémente et un départ en début de soirée. Les prévisions annoncent un vent de nord-est faible à modéré et une mer belle. Nous larguons les amarres peu après 20 heures. Après une bonne demi-heure de moteur, alors que nous approchons du phare de Entallada, le vent commence à gonfler les voiles du bateau. Nous prenons de la vitesse et éteignons le moteur. Le bateau glisse tranquillement en direction des côtes marocaines. Nous naviguons en effet contre le vent et il faut donc tirer des bords, c’est à dire faire des zigzags, un coup vers le Maroc, un coup vers les Canaries, pour progresser lentement vers le nord. La nuit est paisible et la température est agréable. La lune nous offre un filet de lumière. Les manœuvres et les mouvements du bateau sont doux par ce vent faible. Je prends mon quart avec l’idée qu’il sera calme. J’ai même l’intention de regarder un film tout en assurant la surveillance de la route et du bateau. C’est sans compter sur les surprises que réserve sans cesse le voyage en voilier. Une alarme de défaut de pilote automatique sonne à deux reprises. Je fais le tour des instruments du bord et constate rapidement que la tension des batteries est largement inférieure à 12 volts alors que nous naviguons depuis environs deux heures. Elles sembles défaillantes en dépit de leur remplacement récent. J’allume le moteur pour recharger rapidement. Après trente minutes, nous avons assez d’énergie pour assurer le fonctionnement de l’ordinateur de bord ainsi que des feux de navigation. Je coupe le pilote automatique et barre jusqu’à la levée du jour pour économiser l’énergie. Cet incident nous imposera de tester les batteries et de réévaluer le bilan énergétique du bateau. Les détails sont repris dans cet article technique: https://hanspoirrier.be/?page_id=1019
Pour l’heure, j’attends avec impatience le lever du jour et la production d’énergie solaire. Nous continuons à louvoyer en direction d’Arrecife et à enchaîner les quarts. Nous arrivons au port en début d’après-midi. L’accueil est excellent et les infrastructures semblent bonnes.
« Radio ponton » nous avait présenté Arrecife comme une ville sans intérêt. Nous ne partageons pas cet avis. Le vieux port de pêche et les abords de l’église, piétonniers, sont plutôt jolis. Il est agréable de s’y balader entre le front de mer ponctué de sculptures et les différents forts témoignant du passé et de la piraterie. Il y a dans cette ville une vie à côté du tourisme. Les quelques contacts que nous nouons avec les locaux sont très bons.


Nous passons néanmoins beaucoup de temps sur le projet « batteries ». Il faut une petite dizaine de jours pour réunir le matériel et mettre en œuvre la nouvelle installation. Nous sortons donc assez peu du bateau et a fortiori de la ville.
En naviguant vers Arrecife, notre idée était d’exploiter le premier créneau météo nous permettant de remonter vers la Graciosa et puis Madère. L’analyse quotidienne des prévisions nous fait quelque peu déchanter. Les vents sont établis au nord et ils sont forts. La remontée vers la Graciosa dans ces conditions est assez difficile. Nous abandonnons donc le projet d’aller à la Graciosa avec notre le bateau. Nous organisons une excursion d’une journée sur l’île que nous atteignons facilement après une heure de bus et 20 minutes de ferry. Nous y découvrons la beauté sauvage de l’île, son village où les routes ne sont pas goudronnées et de magnifiques plages.



