Arrivée aux Açores

L’archipel des Açores est une destination mythique pour les « voileux ». Pour nous, c’est aussi la dernière escale du voyage avant le retour vers les côtes de la manche. Environ 500 miles nautiques, soit un peu moins de 1000 km séparent Porto Santo de Santa Maria, l’île la plus méridionale des Açores. Après avoir patiemment attendu que l’anticyclone des Açores se positionne favorablement pour que les vents nous « emmènent » vers l’archipel du même nom, nous quittons Porto Santo le Dimanche 7 Mai pour une navigation d’environ quatre jours. Fidèle au principe de la flottille, nous effectuons la traversée côte à côte avec Picasso et La Perla IV. C’est agréable et rassurant d’être accompagné de bateaux amis. La première journée est comme souvent la plus difficile. Dès que nous débordons la zone protégée par Porto Santo, nous touchons un vent bien établi autour de 20 nœuds et la mer est formée. C’est un peu dur pour nos estomacs non encore amarinés, mais nous nous en sortons globalement bien. Nous dormons même pas trop mal la première nuit en dépit du fait que la mer est encore agitée.

Comme prévu, les conditions s’amendent dès le deuxième jour. Le vent faiblit et la mer se range. Lady Mi peut porter toute sa toile.

Les bateaux sont proches les uns des autres et on fait un petit shooting photo avec Picasso et La Perla 4.

La seconde nuit de navigation est un peu plus active. Le vent fraîchit et nous rattrapons un voilier Français. Nous devons manœuvrer et assurer une veille attentive pour maintenir une distance de sécurité.

Le troisième jour, le vent faiblit à nouveaux. En fin d’après-midi, notre vitesse tombe en-dessous de cinq nœuds. L’angle de vent étant favorable, nous décidons d’envoyer les spis. Nous restons sous spi toute la nuit, ce qui demande une vigilance constante. Au lever du jour, le vent tombe complètement et nous sommes donc obligés d’affaler les spis et de concéder quelques heures moteurs. Nous en profitons pour ranger un peu le bateau et profiter du divertissement offert par un groupe de dauphins.

Contre toute attente, dans l’après-midi, une petite brise se fait sentir alors que nous sommes encore à une cinquantaine de miles sous l’île. Nous hissons à nouveau les voiles que nous gardons presque jusqu’à l’arrivée. L’approche finale du port, de nuit, est une peu étroite et donc anxiogène. Nous sommes finalement soulagés et heureux d’amarrer vers 3h30 du matin.