Première expérience de plongée scaphandre

Afin d’être le plus autonome possible dans la gestion des problèmes liés au bateau, je me suis posé la question, il y a quelques temps, de la nécessité ou non d’emporter du matériel de plongée. En effet, il peut être nécessaire de démêler un filet ou un bout coincé dans l’hélice ou d’effectuer un petit travail d’entretien ou de vérification sous la coque.

Je me suis dans un premier temps orienté vers les mini bouteilles de plongée. Il s’agit de bouteilles de 0.5 L voire un peu plus, gonflées à 200 bars comme les bouteilles de plongées classiques et qui sont en vente à peu près partout. Après une analyse un peu plus approfondie, je n’ai pas retenu cette solution. En effet, bien qu’il s’agisse de mini bouteilles destinées à la plongée loisir en eau peu profonde et principalement pour des non initiés, elles ont un coût substantiel. D’autre part, elle contiennent en moyenne une centaine de litres d’air, ce qui offre une autonomie très limitée, en particulier pour un plongeur novice.

Pour un tarif à peu près similaire, on peut obtenir une bouteille de plongée classique et un détendeur. La capacité des bouteilles est alors telle qu’elles doivent être remplies au moyen d’un compresseur de plongée, ce qui est possible dans tous les magasins dédiés. En contre partie, elles offrent une autonomie beaucoup plus importante sous l’eau. L’utilisation de ce matériel nécessite néanmoins une formation ad hoc. J’ai donc finalement pris la décision de suivre un cours de plongée scaphandre.

Pour des raisons de temps et de proximité géographique, mon choix s’est orienté vers la certification « Open Water Diver » du PADI. Le volet théorique de cette formation peut être suivi en ligne, ce qui était un avantage important pour moi. Après avoir complété cette formation théorique, la formation pratique consiste en cinq plongées en milieu protégé, c’est à dire en piscine suivies de quatre plongées en milieu naturel.

J’ai effectué les cinq plongées en piscine sur le site de Monte Mare en Allemagne. Un dimanche matin, j’y avais rendez-vous avec Michel, notre instructeur et deux autres élèves. Après quelques exercices de natation et de flottabilité, nous avons fait connaissance avec le matériel avant de respirer pour la première foi sous l’eau. L’expérience est aussi intéressante que déroutante. Les exercices de vidange du masque génère un inconfort auquel il faut s’habituer. Une fois passé ces premiers exercices, nous sommes descendu légèrement sous la surface de l’eau. Malheureusement, très vite, j’ai connu des difficultés à équilibrer mes oreilles. Il faut l’admettre, j’ai probablement été maladroit dans la gestion de la descente et de l’équilibration puisqu’il s’agissait de ma toute première expérience. Néanmoins, je suis remonté dès les premières sensations douloureuses et j’ai répété inlassablement la manœuvre de Valsalva et les mouvement de déglutition tout en descendant extrêmement lentement. En fait, l’instructeur et les autres élèves ont du m’attendre assez longtemps…

Nous avons réalisé, à une profondeur de trois mètres puis de dix mètres, toute une série d’exercices. En dépit des difficultés d’équilibration que j’avais éprouvé, j’étais plus que satisfait de l’expérience à la sortie de l’eau. Malheureusement, sur le chemin du retour, j’ai conservé une sensation d’oreille pleine du côté gauche. Cette sensation étant toujours présente le lendemain, un examen ORL s’est imposé. Diagnostic sans appel: hémotympan. Les plongées suivantes sont post-posées d’au moins quinze jours, le temps de laisser le tympan cicatriser.

Je tire plusieurs leçons de cette première expérience en plongée scaphandre. Premièrement, certaines sensations sont déroutantes, inconfortables et peuvent, chez certains, déclencher de véritables attaques de panique. Dès lors, avant de se lancer dans une formation de plongée, je recommande vivement de faire un baptême de plongée. Il permet de découvrir ces sensations et vous donnera ou non le goût d’aller plus loin. Deuxièmement, équilibrer les oreilles peut s’avérer plus complexe qu’il n’y paraît. Ce fût clairement mon cas. Afin de minimiser le risque d’un tel désagrément, un examen ORL pré-plongée me paraît utile. En outre, lors de cette toute première descente comme plongeur novice, j’ai été obnubilé par la gestion de la flottabilité qui est un réel défi et j’ai donc probablement négligé les premières équilibrations. On rentre alors rapidement dans un cercle vicieux où la mise sous pression du tympan rend l’équilibration plus difficile… Je conseillerais donc, pour une première descente, même très peu profonde, d’avoir recours à un support comme un corde pour gérer la descente dans devoir trop se préoccuper de la flottabilité et pouvoir se concentrer pleinement sur les manœuvres d’équilibration. Pour les plus fragiles, certains recommandent même de les débuter avant même de commencer la descente. Quelle que soit la manœuvre choisie, il est essentiel de bien ressentir ce « pop » au niveau des deux trompes d’Eustache, ce qui signe leur ouverture et l’efficacité de l’équilibration.

Pour ma part, contrôle ORL 15 jours après l’incident et puis nous verrons. Suite au prochain numéro…