Lezardrieux

Nous quittons donc le mouillage de Sark après le petit déjeuner. Lezardrieux se trouve à environ 50 miles. Le temps est magnifique et le vent est annoncé portant de 12 à 15 noeuds. La mer est dite peu agitée dans le jargon. Cela signifie toutefois que la hauteur moyenne du tiers des vagues les plus hautes peut atteindre 1,25 m. Lorsque la période est courte, c’est à dire que l’intervalle entre deux vagues est bref, cela peut déjà faire dandiner Lady Mi assez significativement. Notre objectif est d’arriver dans le chenal qui mène à la rivière du Trieux fin d’après-midi, ce qui correspond à l’étale du courant, afin de faciliter l’approche et la navigation dans le chenal.

Nous arrivons aux abords de l’île de Brehat vers 15h30. L’approche est majestueuse. Nous longeons l’île avant d’entamer la remontée du Trieux sur environ trois miles. Nous nous enfonçons progressivement dans les terres en remontant cette rivière dont les berges sont jonchées d’impressionnants blocs de granit et de pins. Nous avançons presque trop facilement sous génois seul au grand largue. Nous savons que le premier ponton visible à l’approche du port est celui où les visiteurs peuvent s’amarrer. A notre arrivée, une seule place semble encore disponible. Elle est étroite mais cela semble pouvoir jouer. En fait non… Nous nous engageons mais le bateau reste bloqué entre le catway et le bateau voisin. Qu’à cela ne tienne, marche arrière et on verra. Une autre place que nous n’avions pas vue nous est indiquée. Elle n’est pas dans l’axe et l’accès est très étroit. En l’absence d’alternative, nous tentons l’approche. C’est à ce moment que nous comprenons comment la remontée de la rivière a été aussi facile. Nous sommes poussés par un courant d’environ quatre nœuds qui rend le bateau très peu manœuvrant. Nous arrivons tant bien que mal, aidés par quelques locaux, à nous amarrer sans causer de dégâts ni a autrui, ni à Lady Mi. Pour l’élégance, il faudra revenir à Lezardrieux…

Lezardrieux est un joli petit village breton perché sur les berges du Trieux. Il se parcourt facilement à pied pour ce qui est des distances mais malheureusement, la circulation automobile y est dense et les aménagements pour les piétons pratiquement inexistants, ce qui enlève une partie du plaisir que l’on peut trouver à y flâner.

Nous y passons trois belles journées, sous le soleil et à la chaleur. Au programme, promenade le long du Trieux, paddle, snorkling et un peu de repos.