Trebeurden

Nous quittons Lezardrieux le samedi 13 août bien plus calmement que nous y étions arrivés. Le vent est faible mais doit se lever en matinée. Charlotte prend la barre dès la fin des manœuvres de port et gère admirablement la descente du Trieux avec quelques conseils. Le vent s’établit gentiment dans l’estuaire. Nous hissons les voiles et mettons le cap au large. En effet, compte tenu de l’orientation prévue du vent, nous avons prévu de contourner les sept îles par le large. Malheureusement, après environ une demi heure, le vent tombe complètement. Les voiles se mettent à battre en tous sens. Nous affalons et démarrons le moteur. Inutile de faire plus de miles que nécessaire dans cette situation. Nous recalculons la route pour passer entre les sept îles et le continent. Après deux heures, le vent s’établit comme prévu. Nous remettons les voiles et commençons à tirer des bords de grand largue sous spi asymétrique de part et d’autre de notre route. Le bateau avance bien. Ce sont nos premiers empannages sous spi mais nous comprenons vite que moyennant deux ou trois détails, la manœuvre ne pose pas de problème particulier.

Le paysage offert par la côte de granit rose, magnifié par les rayons du soleil, est splendide. Pour couronner le tout, nous sommes, à plusieurs reprises, accompagnés par des bancs de dauphins qui agrémentent la navigation de leurs multiples pirouettes aquatiques.

Paradoxalement, nous devons même ralentir le bateau à l’approche de Trebeurden. En effet, comme dans beaucoup de ports bretons, le chenal s’assèche complètement à marée basse. Nous avons décidé de nous octroyer une bonne marge de sécurité pour préserver la suite du voyage… Nous attendons donc que la marée atteigne six mètres avant de nous approcher.

Trebeurden est une petit citée à caractère balnéaire. Les plages sont belles et encore très fréquentées. Derrière, les flancs de collines sont jonchés de jolies maisons dont certaines, en pierres de granit, revêtent un caractère typique. Nous partons visiter la presque île de Miliau qui, comme sont nom l’indique, n’est accessible que durant les heures de marée basse. Durant la balade, notre odorat est flatté par le mélange d’une odeur de conifères réveillée par les pluies de la veille et de celle de l’air marin iodé. Nous restons trois heures sur l’île que nous prenons soin de quitter avant que l’eau ne referme le passage qui la relie à Trebeurden.

Depuis que Charlotte a découvert le paddle à St. Anne, il n’y a plus d’escale sans paddle. Nous passons donc une fin d’après-midi à la plage. Le port offre aussi la possibilité d’emprunter des vélos électriques pour une demi journée. Je pars donc en expédition à la découverte de l’arrière pays breton.

Passé la date fatidique du lundi 15 août, nous décidons de commencer l’école avec Charlotte. Cette rentrée anticipée a pour but de compenser les périodes de navigation à venir, au cours desquelles nous n’aurons pas l’occasion de travailler. Avec un peu d’intendance et d’entretien du bateau, le programme est presque complet et il est temps de préparer la prochaine navigation.