Le réveil n’a pas de pitié pour la soirée retrouvailles que nous avons passée en l’agréable compagnie de Félix Yann. Il est 6 heures, nous sortons du lit pour préparer le bateau et larguer les amarres d’ici une bonne heure. En effet, la navigation entre l’Aber Wrac’h et Camaret-sur-Mer passe par le chenal du Four. Ce chenal est une passe entre la pointe Saint-Mathieu et l’île de Beniguet. Les courants peuvent y atteindre un peu plus de cinq nœuds et la mer se lever dangereusement dans les situations où le vent souffle dans la direction opposée au courant. La gestion du temps est donc essentielle pour cette navigation.
Nous prenons un petit-déjeuner, préparons le bateau et larguons les amarres un peu après 7h30 comme prévu. Plusieurs bateaux quittent aussi le port à cette heure. Le courant est le même pour tout le monde… A la sortie l’Aber Wrac’h, le vent est orienté au secteur nord-est et trop faible que pour naviguer vent arrière. Les bateaux qui nous accompagnent prennent tous la route directe en faisant usage du moteur. Il est trop tôt pour que je me résigne à cette solution. Nous envoyons le spi et tirons un bord vers le large. La direction du bateau plus près du vent crée en effet un peu de vent apparent et nous permet de naviguer à la voile mais pas tout à fait dans la bonne direction ! Après environs une heure, nous empannons et le vent semble tout juste suffisant pour nous permettre de nous engager dans le chenal du Four sous spi. Je suis soulagé, l’option que nous avons choisie semble viable. La descente du chenal ne pose pas de difficulté particulière. Il suffit de respecter les bouées qui le délimitent. Le temps est à nouveau radieux et nous apprécions la beauté de la côte ainsi que le passage de la pointe Saint-Mathieu.



Une fois sortis du chenal, nous tirons des bords dans l’avant-goulet de Brest jusqu’à abattre en direction de Camaret. Nous sommes étonnés par la beauté des falaises qui entourent le plan d’eau.
Camaret-sur-Mer est une petite station à vocation plutôt balnéaire. Elle est connue pour sa tour Vauban remarquablement bien conservée et dont nous ne manquons pas la visite.

Nous empruntons également le GR côtier jusqu’à la pointe du Gouin. Ce sentier s’élève peu à peu au dessus de la baie de Camaret sur laquelle il offre une magnifique vue.

Cette étape à Camaret-sur-Mer devait être, selon mes projets, la dernière étape de notre parcours breton et notre point de départ pour traverser le golfe de Gascogne en direction de la Corogne. Malheureusement, les prévisions météo pour la première semaine du mois de septembre ne sont pas bonnes. Une dépression s’installe progressivement sur l’ouest des îles Britanniques et amène sur la pointe de la Bretagne un vent soutenu de secteur sud – sud-ouest accompagné de violentes rafales qui lèvent une grosse houle sur le golfe de Gascogne. Cette situation météorologique, qui n’est pas amenée à évoluer rapidement, rend tout départ vers l’Espagne impossible.

Pour la première fois depuis le début de ce voyage, nous sommes donc amenés à réfléchir à un plan B…