Le lendemain de notre arrivée à Port-la-Forêt, nous sommes rejoints par Tarumba et son équipage que nous n’avions plus vu depuis Dunkerque. Nous organisons une petite soirée galettes bretonnes à bord de Lady Mi pour fêter ces retrouvailles (merci à Félix Yann pour la recette). Nous profitons des alentours de Port-la-Forêt le lendemain et terminons la journée par un souper spaghettis à bord de Tarumba. Charlotte est ravie de retrouver ses compagnons de jeux.
Nous profitons de cette escale pour faire vérifier et régler le mât de Lady Mi. Sur un voilier comme le nôtre, le mât est tenu par un ensemble de câbles que nous avons fait changer il y a un an. Ces câbles s’allongent progressivement à la faveur des sollicitations produites par les premières navigations. Ils ont maintenant atteint leur longueur définitive et le mât nécessite un réglage.
Sur le plan météorologique, une zone anticyclonique que nous surveillions depuis longtemps se développe au large des îles Britanniques. Elle va nous amener un vent de nord ou nord-est qui est favorable à une traversée du golfe de Gascogne dans de bonnes conditions. Alors, c’est décidé, nous repartons. Nous optons pour un départ le mercredi 14 en fin de journée. En effet, le vent commence à s’établir dans la soirée et les conditions sont annoncées stables pour les deux premiers jours. Elles devraient donc nous permettre d’arriver à Gijon vendredi soir, avant que la houle ne se lève et que les rafales de vent soient plus fortes dans la journée de samedi.
L’analyse faite par l’équipage de Tarumba est similaire. Un départ synchrone est donc une évidence qu’il ne nous est même pas nécessaire de verbaliser. Les bateaux sont prêts vers 18h00 et nous quittons ensemble Port-la-Forêt avec un vent encore faible qui nous oblige à faire quelques heures de moteur. Comme prévu, le vent s’établit en fin de soirée. Nous envoyons le génois tangonné au vent et éteignons le moteur. La vitesse se stabilise rapidement autour de six noeuds. Nous subissons une houle de travers d’un gros mètre mais la navigation n’est pas inconfortable. Les quarts de nuit s’organisent. Nous optons pour deux fois trois heures et puis deux fois deux heures.

La mer se lève progressivement au cours de la nuit pour atteindre un bon mètre cinquante le matin. Charlotte s’éveille tout sourire malgré les mouvements du bateau et gagne vite le cockpit pour un petit déjeuner crêpes au choco. Nous sommes accompagnés par une multitude de dauphins qui agrémentent la navigation de leurs nombreuses pirouettes.


Le temps est ensoleillé et Lady Mi avale les miles avec un facilité déconcertante. Nous gardons un contact VHF avec Tarumba toutes les deux à trois heures pour partager nos impressions et le plan de la route. La seconde nuit arrive finalement assez vite. Nous gardons la même formule pour les quarts. Le vent est un peu plus capricieux en fin de nuit et nous dévions lentement mais sûrement à l’ouest de la route. Nous empannons donc pour faire route quasi directe vers Gijon. Nous passons la matinée du deuxième jour à chercher un peu le vent. Nous essayons une nouvelle configuration de voiles: grand voile haute, génois tangonné au vent et trinquette sous le vent. C’est la première foi que Lady Mi porte trois voiles simultanément. Il faut être honnête, ça a fait beaucoup de manœuvres pour un gain de vitesse assez marginal.


Le vent rentre en début d’après-midi, nous permettant d’enfiler les dernier miles à une vitesse constamment supérieure à six noeuds. Nous arrivons dans le port de Gijon vers 20h30 après à peine plus de deux jours de mer.
La température est agréable, la fête bat son plein tous azimuts aux alentours de la marina et le chant de la langue espagnole résonne de partout. Le changement d’ambiance ne tarde donc pas à nous envahir…