Ria Camarinas

Après un peu plus d’une semaine passée à La Coruna, il est temps d’envisager le départ. Nous décidons de mettre cap vers la ria Camarinas qui se trouve à environ 50 miles nautiques de la Coruna, ce qui représente plus ou moins dix heures de navigation. Le vent prévu est assez faible mais nous pensons avoir trouvé un bon créneau la nuit du 2 au 3 Octobre. En partant vers 20h00, nous devrions arriver au lever du jour à Camarinas. Nous larguons donc les amarres le dimanche 2 Octobre vers 20h00 pour une navigation en flottille avec le voilier Picasso. Le vent est bien établi au départ et nous avançons bien sur la route. Malheureusement, il vent tombe progressivement en début de nuit, nous obligeant à lutter pour garder les voiles gonflées. Vers minuit, la situation est telle que nous craquons et allumons le moteur. Le réconfort apporté par les conversations VHF avec l’équipage de Picasso est bien nécessaire car la navigation de nuit, dans la houle et sans vent n’a rien d’agréable. Vers 4h00 du matin nous retouchons suffisamment de vent que pour renvoyer les voiles et éteindre le moteur. Nous entrons dans la Ria Camarinas alors qu’il fait encore nuit noire. Pour arriver au port, nous slalomons entre les petits bateaux de pêche tout en essayant de respecter l’alignement indiqué par le feu de secteur. Nous amarrons vers 7h00 du matin et contrairement à nos habitudes, nous ne rangeons rien dans la bateau et filons prendre quelques heures de sommeil.

Nous nous réveillons vers 11h00 et partons à l’assaut des petites ruelles de Camarinas après un copieux petit-déjeuner. Camarinas est un petit port dont l’activité est largement dominée par la pêche. En parcourant les ruelles, on sent que la saison touristique est bel et bien finie. La plupart des bars et restaurant ne sont plus ouverts que les jours de week-end et fériés.

Après une bonne nuit de sommeil, nous décidons d’aller profiter des joies du mouillage. Nous quittons donc le port et mouillons l’ancre au large de la Punta Lingundia. Nous profitons d’une longue balade en paddle jusqu’à une plage quasi déserte et puis d’un super dîner croques-messieurs à bord de Picasso.

Dans la mesure où une dégradation des conditions météorologiques est attendue, nous levons l’ancre le lendemain matin pour une navigation au moteur de 2 milles jusqu’au port de Muxia où nous sommes bien contents de retrouver Tarumba. La ville de Muxia est plus grande que Camarinas et offre davantage de balades, dont celle qui mène à la pointe de la Barca.

Nous en profitons aussi pour faire un peu de nettoyage et quelques réparations à bord. En effet, nous nous sommes rendus compte que le feu de mouillage changé à Brest ne fonctionnait déjà plus. Nous décidons donc de monter au mât et de changer toute l’installation, y compris le câble qui chemine dans le mât. Nous réalisons une soudure propre et étanche à terre et utilisons l’ancien câble comme tire-fil pour descendre l’autre extrémité du nouveau câble depuis le sommet du mât vers le boiter de raccords en pied de mât. Malheureusement, la jonction entre les deux fils casse durant la manœuvre. Nous décidons de tenter notre chance et de descendre le fil dans le goulotte prévue à cet effet sans autre guide. Aidés par la chance et la gravité, nous arrivons à amener le fil en pied de mât mais il faut encore le récupérer par un tout petit trou. Miracle de la solidarité maritime, Tarumba possède à bord une petite caméra endoscopique qui nous permet de localiser le fil et de le récupérer. Nous voilà donc avec une installation révisée de fond en comble. Pourvu qu’elle dure…

Sur les pontons, nous rencontrons aussi une famille qui s’apprête à terminer un tour du monde débuté 13 ans plus tôt. Ils nous font le plaisir de partager quelques-unes de leurs anecdotes lors d’un apéro. C’est dans ces moments là que l’on comprend que le mot « aventure » comporte différents niveaux…