Nous quittons Muxia le vendredi 7 Octobre, toujours en flottille avec les voiliers Tarumba et Picasso. La navigation d’une quarantaine de milles nautiques doit nous emmener vers la ria Muros en passant par le cap Finisterre. Le vent du nord souffle à environ 15 nœuds avec des rafales entre 20 et 25 nœuds. Nous redoutons tous un peu le passage du cap Finisterre, le point le plus à l’ouest de la côte Espagnole. En effet, ce cap est réputé pour provoquer des accélérations importantes du vent et lever la mer. Ce jour là, les éléments sont cléments. Nous passons au large du cap à la faveur d’un vent qui reste stable et avec une bonne houle mais longue et rangée. Tous les équipages apprécient la navigation et admirent la beauté de cette partie de la côte Galicienne.


Après le passage du cap, le vent tombe. Nous larguons les deux ris que nous avions pris, par précaution, dans la grand voile et déroulons le génois. Un peu plus tard, le vent est si faible que nous envoyons le spi. Nous amarrons finalement fin d’après-midi alors que le soleil est encore bien présent. Après un bref rangement des bateaux et une douche, nous fêtons ce passage tous ensemble. Encore merci à Picasso pour le rhum.


Les jours suivants sont consacrés à la découverte de Muros et de ses alentours. La ville est petite mais coquette. En famille, en couple, en solo ou entre amis, on ne se lasse pas de parcourir ses petites ruelles pavées et d’admirer les jolies façades des maisons. Sur les hauteurs, après les dernières maisons du village, s’érige une imposante forêt d’eucalyptus qui offre de belles balades.
Après quelques jours, il est temps de recommencer l’éternel jeux de l’analyse des prévisions météorologiques et de la planification du départ. En résumé, il reste quelques jours de très beau temps avant l’arrivée d’une dépression dont deux jours de vent établi et deux jours de vent plus faible. Deux possibilités s’offrent à nous. La première consiste à continuer à explorer les rias Galiciennes puis à se réfugier à Baiona pour le mauvais temps. La seconde option est de profiter des deux jours de vent pour descendre plus au sud, vers le Portugal. Les échanges vont bon train au sein des équipages. Nous décidons finalement de faire route vers le Portugal alors que Picasso et Tarumba préfèrent rester encore un peu en Galice.
Nous avons rencontré le voilier Tarumba quelques mois avant le départ. Les motivations qui poussent à entreprendre un tel voyage et à rompre avec le quotidien nous ont rapproché. Par un heureux hasard, nous avons croisé la route du voilier Picasso à Ribadeo. Nous sommes rapidement passé de la solidarité maritime à un vraie belle rencontre. Nous avons énormément apprécié les moments partagés lors des escales et la navigation en flottille avec ces deux équipages que nous espérons retrouver bientôt sur la route. La décision de prendre une route différente est donc difficile. Notre choix est motivé par l’envie de profiter d’une environnement plus citadin durant le mauvais temps et de progresser vers le sud car le temps avance à grands pas et nous craignons une dégradation des conditions de navigation avec l’arrivée de l’hiver.
Nous laissons partir les équipages de Tarumba et Picasso en balade alors que nous préparons le bateau. Les ammarres sont larguées le mardi 11 Octobre vers 19h30 et Lady Mi prend la direction du Portugal. Le coucher de soleil sur l’eau est magnifique mais nos petits cœurs sont un peu lourds car non seulement nous quittons les copains, mais ce départ signifie aussi la fin de notre séjour en Espagne continentale. C’est ça aussi le voyage…



