La navigation de Muros jusqu’à Porto s’est bien déroulée. Nous avons bénéficié d’une bonne fenêtre météo et somme arrivés à Porto le mercredi 12/10 sous le soleil de fin d’après-midi après 22 heures de mer. La marina n’est pas située à proximité immédiate de la ville de Porto. Elle se trouve sur l’autre rive du Douro, dans un charmant petit village de pêcheurs dénommé Afurada. Pour rejoindre le centre de Porto, il faut compter environ une heure de marche ou de bus mais à nouveau, cette localisation inattendue est l’occasion de faire de belles découvertes.
Premièrement, le village d’Afurada vaut le détour à lui seul. Ses ruelles et ses petites maisons colorées semblent accrochées à la rive du Douro. Le lavoir manuel toujours en activité et les cordes à linge donnent l’impression que le temps s’est arrêté alors que l’odeur du poisson grillé qui embaume les coins de rue et le petit musée local nous rappellent que nous sommes dans un village de pêcheurs.





De l’autre côté de la marina, nous découvrons un chemin qui mène à l’océan en traversant la réserve naturelle de l’estuaire du Douro, un sanctuaire ornithologique.




Nous nous rendons ensuite à Porto même, que nous abordons par le parc Jardim di Moro et puis le pont Luis 1 qui nous amène presque directement à la gare Sao Bento dont la les 20.000 carreaux de faïence de la « salle des pas perdus » font crépiter les flash d’une multitude de touristes. Nous sommes d’ailleurs surpris par le nombre de touristes qui déambulent dans les rues de cette ville à une période que nous croyions « hors saison ». Nous passons la journée à flâner dans les différents quartiers de la ville en laissant notre regard accrocher tantôt la façade ornée de faïence d’une maison, tantôt une église ou encore un monument. Que ce soit depuis l’intérieur de ses rues et ruelles ou bien avec un peu de recul depuis les berges du Douro, Porto séduit nos yeux. Nous avons d’ailleurs l’impression d’être toujours enchantés par les endroits que nous visitons. Il n’est pas impossible que cela s’explique en partie par notre mode de voyage. En effet, lorsque l’on voyage en bateau, l’arrivée dans une nouvelle ville se prépare et se mérite. Elle commence avec la recherche d’une fenêtre météo, la préparation de la navigation puis la navigation en elle-même, parfois magique et parfois dure, tant et si bien que l’arrivée est vécue comme une récompense et le plaisir d’être là décuplé.






Nous sommes arrivés à Porto un mercredi et pensions, sur base des prévisions météorologiques du moment, pouvoir reprendre la mer le week-end ou le début de la semaine suivante. Malheureusement, la fenêtre météorologique que nous avions identifiée pour descendre le long de la côte portugaise a rapidement disparu a la faveur de la mise à jour des modèles. Depuis lors, la côte portugaise est balayée par une succession de dépressions qui amènent un vent du sud le long de la côte et une houle d’ouest. Les conditions de mer sont donc rapidement devenues peu propices à la navigation vers le sud après notre arrivée à Porto et se sont dégradées jusqu’à un tel point que le port est actuellement complètement fermé car la houle rendrait toute tentative d’entrée ou de sortie hasardeuse. Pour quitter Porto en direction du sud, nous avons besoin de plusieurs jours de vent orienté au secteur nord. Ces vents, habituellement dominants sur la côte portugaise, sont produits par l’action de l’anticyclone des Açores. A l’heure actuelle, cet anticyclone semble « refoulé » par les dépressions et se situe à la latitude des Canaries. C’est donc un peu comme si nous avions perdu notre moteur. Nous devons donc attendre que les dépressions passent et que l’anticyclone des Açores reprenne sa position habituelle et se « regonfle » pour amener le vent nécessaire à notre progression. Lady Mi reste donc à Porto et ce probablement encore pour une dizaine de jours à en croire les prévisions actuelles.

