Lorsque nous arrivons à Porto, nous pensons n’y rester que quelques jours puis continuer notre route vers le sud. Malheureusement, les conditions météorologiques en décident autrement. Plutôt que de rester bloqués dans le port qui n’est pas particulièrement confortable, nous décidons de nous offrir quelques jours de vacances. Nous réservons des billets de train ainsi qu’un logement à Lisbonne et quittons le bateau quatre jours.
Nous arrivons à la gare Santa Apolina de Lisbonne par un début d’après-midi ensoleillé. La gare se trouve au pied du quartier historique de d’Alfama que nous traversons pour arriver à notre logement. Nous passons l’après-midi et la soirée à déambuler dans les ruelles de ce quartier historique au gré de notre inspiration. Nous décidons de consacrer la journée du lendemain à l’exploration du quartier de Belem. Pour la petite histoire, une erreur dans le choix de l’arrêt de bus nous conduit bien au delà de notre destination. Nous visitons donc malgré nous les faubourgs durant une marche de plus d’une heure qui nous ramène vers la tour de Belem et le monument aux Découvertes. A nouveau, nous sommes impressionnés par la quantité de touristes (dont nous faisons partie) qui visitent la ville à cette saison. Il y a tant de monde qu’il est illusoire de visiter l’un de ces sites sans réservation préalable. Nous nous contentons donc d’une longue promenade sous le soleil, entre le front de mer et le monastère des Hiéronymites. Forts de cette expérience, nous réservons en ligne des tickets pour la visite du château St Georges le lendemain. Ironie du sort, il pleut tellement qu’il y a très peu de visiteurs au château et que nous sommes les seuls de notre groupe. Nous bénéficions donc d’un guide privé durant une heure. L’après-midi nous conduit à la Praça do Comercio et au quartier plus commerçant. Nous y admirons l’ascenseur de Santa Justa qui tombe en panne devant nos yeux, provoquant la dissipation de la longue file des prétendants à la promenade, ainsi que le couvent des Carmes. Enfin, nous terminons notre parcours par la visite du quartier historique de la Baixa avant de reprendre le train en direction de Porto.








Les conditions météorologiques ne sont pas bien meilleures lorsque nous rentrons à Porto. Dès la sortie du train en début de soirée, nous sentons l’humidité et nous avons l’impression d’un contraste climatique avec Lisbonne. Ça promet… Lorsque nous regagnons le bateau, nous constatons que le port est « agité ». Les pontons dansent dans tous les sens, le bateau bouge énormément et tire sur les amarres. L’abri n’est manifestement pas aussi bon que prétendu par le guide nautique lorsque la houle s’oriente à l’ouest sud-ouest. Nous essayons d’assagir un peu les mouvements en doublant les amarres pour la sécurité d’un part et d’autre part en ayant recours à de veilles amarres toronnées qui amortissent mieux les chocs. Enfin, nous installons des amortisseurs en caoutchouc sur certaines d’entre elles. Dans l’ensemble, ça fonctionne plutôt bien mais on ne peut quand même pas prétendre que la marina soit abritée ou confortable. J’écris même un mail à l’éditeur du célèbre almanach nautique « Le Reeds » pour lui faire part de notre déconvenue en espérant que cela aide d’autres navigateurs.
Comme les dépressions s’enchaînent, la mer ne se calme jamais et les vents restent contraires. Quelques équipages, téméraires, tentent néanmoins de pointer leurs étraves vers le sud. Plusieurs d’entre eux doivent faire demi tour devant la rudesse des conditions. Pour notre part, nous nous contentons d’observer la force des éléments depuis le rivage.



Nous retournons à Porto par une journée ensoleillée. La marche le long du Douro est très agréable. Depuis la berge nord du Douro, nous escaladons le Jardim da Cordoaria en direction du musée de la médecine avant de redescendre visiter le musée « World of Discoveries » qui retrace, pour les enfants, l’histoire des grands navigateurs portugais dans une version très centrée sur le Portugal. En fin d’après-midi, nous retrouvons avec bonheur l’équipage de Picasso en visite à Porto. Nous passons la soirée à Villa Nova de Gaia avant de reprendre le chemin de la marina.
Comme tout vient à point à qui sait attendre, une amélioration se profile après presque trois semaines d’attente. Le port rouvre un samedi après-midi et les premiers équipages ne tardent pas à s’en échapper. Pour notre part et après de longues discussion avec d’autres équipages, nous optons pour un départ le lundi 31/10 à la mi-journée. En effet, le vent doit basculer au nord pour environ 24 heures et nous espérons ainsi faire de bon progrès. Les prévisions annoncent toutefois une mer de deux mètres assez courte. Nous ne savons donc pas comment nous allons la tolérer et optons pour un plan de navigation « ouvert ». En pratique, nous mettons cap au sud et naviguons aussi longtemps que le vent souffle et que nous supportons l’état de la mer. La côte offre un abri tous les 30 miles environs. Nous pouvons donc nous arrêter facilement.