Test : Êtes-vous plutôt loup de mer ou de terre ?

Cette fois-ci, je vais plutôt vous faire un petit test comme je l’adore ! Alors… êtes-vous plutôt loup marin ou loup terrien ? Si vous êtes en train de me lire, vous ne tarderez pas à le savoir 😉 !

Avez-vous le mal de mer ?

  1. Non
  2. Oui/je ne sais pas

Vous êtes plutôt…

  1. Team loup solitaire ou nombre restreint de matelots
  2. Team « plus on est de fous plus on rit »

Si vous viviez à la préhistoire, vous seriez plutôt…

  1. Nomade
  2. Sédentaire

Que préférez-vous ?

  1. L’aventure, la débrouillardise, le courage, la détermination, le suspens, la vie plus « aventurier »
  2. Le luxe, l’amusement, le shopping, la stabilité, les endroits cosy, la vie plus « mondaine »

Quelle est votre plus grande qualité ?

  1. Je suis un aventurier né, débrouillard, courageux et tout ce qui va avec
  2. Je suis plus stable, sympa, empathique, etc

Vous êtes plutôt…

  1. Team « J’explore de nouvelles pistes sans cesse »
  2. Team « Je reste dans ce que je connais »

Vos destinations de vacances…

  1. La mer, le port, le camping au bord du lac, etc
  2. La montagne, la ville, la plage, un peu de tout

Et enfin… que pensez-vous être ?

  1. Loup de mer, c’est tout moi
  2. Je me vois plutôt en loup de terre

Résultats

Vous avez obtenu une majorité de 1

Vous êtes plutôt… loup de mer ! Dégourdi et curieux, l’aventure ne vous fait pas peur ! Naviguer, c’est l’occasion de joindre le sport à un lieu sympathique ! Vous aimez la mer, la détente mais aussi l’aventure et explorer de nouvelles choses ! Glisser sur l’eau et avancer au vent, c’est tout vous, Capitaine 😉 !

Vous avez obtenu une majorité de 2

Vous êtes plutôt… loup de terre ! Eh bien oui, après tout, l’être humain est fait pour rester sur la terre ! Vous aimez être dans votre petite zone de confort et rester dans ce que vous connaissez mais ce n’est pas pour autant que vous n’aimez pas vous amuser ! Et pssst : je suis comme vous, même avec les loups de mer que sont mes parents 😉 !

Guide anti mal-de-mer

Aaaah ! Le mal de mer ! Moi, c’est vraiment le gros problème que j’ai avec le bateau. Parce que, honnêtement, qui a envie de se rendre malade comme ça ? Personne que je connaisse, en tout cas, et pas moi non plus ;). Il existe bien sûr des trucs, des astuces, pour avoir moins le mal-de-mer mais même si il y a des « remèdes » efficaces, tout ne marche pas. C’est pour ça que j’ai décidé de faire mon petit guide anti mal-de-mer.

LA règle d’or : au début, quand on essaye une nouvelle astuce, on a toujours l’impression que c’est un remède miracle parce que psychologiquement, on se sent mieux d’essayer un nouveau truc, comme si on avait espoir que ça marche mais plus on utilise le même truc, plus on finit par se dire qu’en fait, ça ne marche pas tant que ça ou pire, que ça empire les choses. Donc pensez à varier les astuces, car ça vous donne l’espoir de vaincre le mal-de-mer, ce qui est un premier pas en avant.

Astuce n°1 : les patchs de scopolamine ! Eh oui, ça, par contre, c’est un truc qui marche à tous les coups ! Il suffit de coller le patch 12 h avant la navigation puis il marche 3 jours. Le seul petit hic de la scopolamine, c’est qu’on n’en trouve pas partout, que ce n’est pas si évident d’en avoir et qu’il faut la prescription d’un médecin. Et si vous en mettez, faites aussi attention à bien vous hydrater !

Astuce n°2 : les bracelets anti mal-de-mer ! Ce sont des bracelets avec un petit bout qui vient pousser à un endroit précis en dessous du poignet et qui aident à avoir moins le mal-de-mer. Mais ATTENTION à ne pas le serrer trop fort !!! Croyez-moi, j’ai déjà eu le problème et j’ai eu une grosse plaie ! Autre hic, si on serre trop fort, ça peut faire mal. Évidemment, le but est que ça appuie donc il faut serrer mais il faut aussi savoir doser ;).

Astuce n°3 : mettre une boule Quies dans une des deux oreilles ! C’est une astuce qui peut paraître un peu étrange mais qui marche quand même un petit peu. Il suffit de prendre une boule Quies ou n’importe quel bouchon d’oreille et de le mettre mais dans une seule oreille. Ça peut faire une sensation un peu bizarre au début mais on s’y habitue et ça aide à diminuer le mal-de-mer.

Astuce n°4 : regarder l’horizon ! Eh oui, ça, ça aide toujours ! Si il fait assez calme, on peut se mettre à l’avant et regarder l’horizon, loin devant. Ça donne une ligne de stabilité, un repère, qui aide vraiment bien à évacuer le mal-de-mer. Si il fait mauvais et que c’est trop dangereux d’aller à l’avant, on peut simplement se mettre à cheval sur le bord du cockpit et de regarder au loin.

Maintenant que vous connaissez quelques astuces anti mal-de-mer, je vais vous informer de ce qu’il faut ABSOLUMENT faire pour éviter une catastrophe de « mal être sur le bateau », même si vous êtes malade et que c’est dur. Premièrement, manger ! Il est très important de ne pas manquer de sucre, sinon on risque de tomber en hypoglycémie, et là, c’est très mal parti ! Deuxièmement, boire ! Encore un truc essentiel à faire parce que quand on navigue, on est dans l’air marin et c’est assez déshydratant (Ben oui, il ne faut quand même pas oublier qu’on est dans de l’eau salée !) ! Troisièmement, dormir ! Bon, OK, je comprends que mes règles, là, elles ressemblent vraiment à la caricature du « Pour être en bonne santé, patati, patata » mais je vous jure que c’est important ;). Bref, ça ne sert à rien de s’imaginer en navigation parfaite sans aucun mal être si vous êtes crevé donc un conseil, ne négligez pas le sommeil ! Quatrièmement, faire des choses ! C’est sûr que, même si on est malade et qu’on ne se sent pas trop de faire des choses, c’est important parce que c’est sûr l’ennui aggrave le mal de mer ! Bon, voilà, je ne vous embête plus ;), vous savez maintenant beaucoup de choses sur comment éviter ou diminuer le bal de mer, j’espère que ces conseils vous seront utiles 🙂 ! À bientôt !

Nouveau bateau, nouvelle aventure…

Eh oui… Je pensais en être débarrassée mais visiblement, c’était de courte durée ! À l’été 2024, on s’est replongés dans une nouvelle aventure… Un nouveau bateau, différent de Lady Mi et un nouveau projet, différent de celui de Lady Mi… Comme papa vous l’explique dans son article « Continuer à naviguer », le choix du bateau a été une vraie question… Mais le choix du nom du bateau aussi 😉 ! Au début, le bateau s’appelait « Pancetta », qui veut dire « jambon » en italien mais on était tous d’accord pour dire qu’on n’allait sûrement pas l’appeler Jambon et donc qu’il fallait changer le nom ! On a surtout hésité entre ÉphéMer, un nom que j’ai proposé pour le jeu de mot avec « mer » et parce que je trouvais qu’un bateau pourrait être éphémère même si on espère le contraire 😉 et Waterzooi, un nom que maman a proposé pour la touche belge puisque c’est une soupe bruxelloise et pour le jeu de mot avec « water ». Ça a été un petit débat mais finalement, on a voté pour ÉphéMer.

Le bateau est prêt (il a quand même fallu faire faire quelques travaux par le chantier) et on est au point de départ d’une nouvelle aventure parce que qui dit nouveau bateau, dit nouvelle aventure… C’est vrai qu’au début, je ne voulais pas d’un nouveau bateau parce qu’il me reste un gros problème de mal de mer et que j’avais envie de faire des vacances différentes qu’avec le bateau (Genre, comme tout le monde 😉 ?!) mais finalement, c’est vrai que celui-là (ÉphéMer, donc) n’est pas trop mal… Il est dans la mer Baltique, où il y a beaucoup moins de vagues et de vents forts et où les îles sont proches les unes des autres, ce qui nous épargne les longues traversées et puis, il est en Suède, donc on n’ira pas plus qu’une fois par an ;)… D’ailleurs, on y retourne cet été en fin juillet-début août pour vivre de nouvelles et différentes aventures…

La Manche

Nous avons beau avoir voyagé loin, avoir multiplié les miles nautiques et les îles coup de cœur, le Royaume Uni reste notre madeleine de Proust, le souvenir d’une jeunesse qui ne s’avoue pas terminée. Les saveurs chaudes et contrastées, les détails des maisons colorées, les enseignes typiques, les églises vivantes, les motifs des vêtements, les intonations de la langue, les bruits et les odeurs éveillent des souvenirs enfouis qui ne demandent qu’à refaire surface avec bonheur. Nous multiplions les escales et les escapades (Cornouailles, Devon, Dorset), en nous émerveillant d’un rien (en particulier de la gastronomie). Charlotte partage notre excitation, même si nos souvenirs remontent à une époque antérieure à sa naissance. Nous ne sommes pas seuls à voyager dans le temps. Les touristes anglais sont nombreux, attirés sans doute par ces stations balnéaires à l’ambiance rétro, qui nous rajeunissent d’un siècle (ou deux).

Ensuite, il faut nous rendre à l’évidence : plus nous avançons dans la période estivale, plus les places de port et de mouillages sont difficiles à négocier. Les régates s’ajoutent aux vacanciers, la Manche est remplie de voiliers : il est l’heure pour nous de rentrer à la maison. Profitant d’une fenêtre de vents prolongée, et d’une succession de courants favorables, nous remontons rapidement vers le Nord, re-traversons la Manche à hauteur de Douvres, et arrivons en Belgique après 36 petites heures de navigation. Jamais nous n’avions traversé la Manche aussi vite. Cette fois-ci, nous ne remplirons la tirelire familiale à gros-mots : les conditions sont idéales et les skippers ne pestent pas contre l’absence de vent. Nous sommes bien trop occupés à scruter les cargos qui nous entourent: c’est notre première traversée de la Manche de nuit.

A Nieuwpoort, nous sommes accueillis par les phoques (très nombreux).
Lady Mi retrouve exactement la même place qu’il y a 12 mois, simplement devenue discrètement plus étroite depuis les travaux du KYCN. Nous regardons, hébétés et heureux, un monde qui semble avoir peu changé pendant que nous avions l’impression de bouleverser notre vie. La boucle est bouclée, nous sommes tous sains et saufs (avec des côtes en moins pour certains, mais c’était pour équilibrer le nez cassé à Las Palmas), les sens encore en alerte, la tête pleine de rencontres insolites, de promesses et de projets.

Fowey

Dès avant notre arrivée à Brest, nous avions pris la décision qu’il ne s’agirait que d’une étape courte. En effet, nous souhaitons rester en mode voyage et non convoyage le plus longtemps possible. Nous prenons donc la décision de traverser la manche dès que possible et de rentrer en Belgique via la côte sud de l’Angleterre. Il semble que l’on puisse trouver du vent le mardi 27 juin pour traverser la manche, alors la décision est prise. Nous planifions le départ pour 17 heures afin de bénéficier du courant favorable dans le goulet de Brest et le chenal du Four. Le bateau est rapidement re-préparé et avitaillé. Nous passons ensuite à une étape un peu plus difficile, l’au revoir à Picasso et à La Perla. Ils organisent pour nous un petit goûter sur le ponton. Ces moments sont toujours difficiles et heureusement que le courant veille sur l’horaire afin que les adieux ne s’éternisent pas.

Nous nous arrêtons ponton « gasoil » pour faire le plein avant de partir sur l’Angleterre. En passant le pistolet de la pompe depuis le ponton jusqu’au bateau, je glisse malencontreusement sur un endroit où il devait y avoir du gasoil. Mon côté droit s’écrase sur le bord du ponton alors que je glisse dans l’eau. Philippe et Cédric qui sont heureusement présents me rattrapent. La douleur est si intense que je peux à peine respirer durant les premières minutes. Je refuse de me laisser abattre et encore moins d’annuler notre départ. Anne-Lise me donne deux anti-douleurs et termine le plein. Nous prenons le départ comme prévu.

Nous commençons par tirer des bords pour sortir du goulet de Brest avec le vent de face. Chaque manœuvre réveille la douleur mais elle me paraît supportable. Une fois sorti du goulet, le vent est malheureusement aux abonnés absents. Nous allumons le moteur car nous savons qu’il faut impérativement avancer et sortir du chenal du Four avant la bascule de courant. Les prévisions annoncent le retour du vent dès la sortie du chenal du Four. Malheureusement, Éole se fait attendre. Nous jouons en fait au chat et à la souris toute le nuit avec le vent qui ne s’établit franchement qu’en début de matinée. Nous pouvons alors envoyer le spi et avancer à très bonne vitesse vers notre première destination outre manche, Fowey. Nous entrons dans l’embouchure vers 16h00 après une transmanche un peu désastreuse puisque nous totalisons presque 12 heures de moteur, ce qui n’est pas franchement le genre de la maison. Heureusement, la récompense est de taille. La rivière semble un havre de paix entourée de deux petits villages aux maisons colorées. Il y a par contre peu de places disponibles. Nous nous amarrons sur une bouée assez haut sur la rivière. Nous sommes fatigués mais heureux d’avoir traversé la manche et de retrouver l’ambiance des côtes britanniques. Les douleurs se réveillent avec le refroidissement de l’organisme. Je crains avoir une ou deux fractures de côte. Même si cela n’est pas très raisonnable, je décide de ne pas en parler à la faculté et de continuer le traitement antalgique. Je n’ai nullement envie de me voir interdire de naviguer.

Durant notre séjour à Fowey, le temps s’arrête quelque peu. Nous profitons de ballades dans la petite ville et le long du littoral, nous renouons avec les produits et la gastronomie anglaise. Nous restons au total quatre nuits dans l’embouchure de cette sympathique rivière.

Angra à Terceira et retour sur les côtes Françaises

Après deux semaines passées sur les îles du centre, nous mettons le cap sur Angra, la capitale de Terceira. Nous naviguons accompagné du voilier Boomerang que nous avions rencontré à Ténérife, puis que nous avons eu un immense plaisir à retrouver à Sao Jorge. Des conditions météorologiques favorables à un retour vers la France ou l’Angleterre semblent se profiler. Nous savons donc que nous ne passerons pas beaucoup de temps à Terceira. Nous commençons par visiter la ville d’Angra qui mérite largement son titre au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Dès le lendemain de notre arrivée, nous partons visiter des tunnels de lave qui nous rappellent la nature également volcanique de l’archipel des Açores.

En dépit de l’intérêt touristique indéniable de l’île de Terceira, nous ne visitons pas grand chose d’autre. En effet, toute notre énergie est mobilisée par l’avitaillement et la préparation du bateau pour la navigation du retour qui totalisent pratiquement 1150 miles, soit plus de 2100 kilomères. Les équipages de Picasso et de La Perla IV rejoignent l’île et nous prenons la décision de faire route ensemble en direction de Brest. Si le temps le permet, nous infléchirons la route vers le nord en direction de l’Archipel des Scilly. Boomerang, qui rentre vers la Rochelle, fait donc une route un peu plus à l’est.

Pour notre part, nous larguons les amarres le jeudi 15 juin vers 17h00. Nous contournons l’île de Terceira par l’est avant de faire route vers le nord. Les premières 24 heures de navigation sont, comme toujours, un peu difficiles. Le bateau est roulé sur le côté, toutes les 8 secondes environ, par des vagues de deux bons mètres. Nous sommes tous un peu malades. Après un peu plus de 24 heures de navigation, la mer se calme peu à peu et nous prenons notre rythme. Les quarts de nuit s’enchaînent toutes les 2h00 à 2h30 et nous essayons également de prendre du repos en journée. Il y en a pour 10 jours, c’est un marathon et non un sprint. Le vent reste bien établi durant les quatre premiers jours de navigation. Nous engrangeons des moyennes quotidiennes d’environ 130 miles, ce qui nous satisfait. Le cinquième jour, nous abordons une zone de vents faibles. La mer est particulièrement calme et il est temps de sortir le spi, cette grande voile bombée que l’on déploie à l’avant du bateau et qui est notre arme anti-moteur.

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Le vent, qui était faible mais exploitable grâce au spi, devient quasi nul à la tombée de la nuit, nous obligeant à concéder quelques heures moteurs. Nous naviguons en fait au moteur toute la nuit. Le matin, le vent reste aux abonnés absents. Soucieux de ne pas cumuler un nombre d’heures moteurs déraisonnables, nous décidons d’arrêter les bateau et d’attendre. La mer est d’huile et c’est l’occasion rêvée pour une baignade en plein océan.

Le vent fini par revenir et nous repartons sous voiles, d’abord au spi pour quelques heures et puis sous génois. La mer reprend rapidement ses droits et se durcit. La nuit du septième au huitième jour, je suis réveillé par une alarme alors qu’Anne-Lise est de quart. A la sortie du lit, j’annule le message sans en prendre toute la mesure. Les voiles claquent dans tous les sens. Nous sortons sur le pont. Le bateau est en vrac et semble avoir fait demi tour. Nous manœuvrons pour rétablir les voiles et reprendre la route. Je remets le pilote automatique en marche et l’alarme retentit à nouveau tandis que le bateau fait une embardée. L’afficheur indique: »pas de réponse de barre ». Il faut nous rendre à l’évidence, il est environ minuit et nous sommes en panne de pilote automatique. Nous prévenons les copains qui se trouvent à quelques miles seulement. Ils ont la gentillesse de ralentir pour nous attendre. Anne-Lise prend la barre alors que je commence à investiguer la source de la panne. Tout semble fonctionner normalement au niveau de l’électronique. Par contre, lorsque j’examine le vérin, je me rends compte qu’il est désolidarisé du secteur de barre. En d’autres termes, le pilote fonctionne toujours mais n’actionne plus la barre. Nous nous rendons compte rapidement que la jonction est simplement dévissée et non cassée. Ouf, nous allons pouvoir réparer assez facilement. Malheureusement, le secteur de barre est d’accès difficile sur Lady Mi. Il faut démonter et extraire par l’arrière du bateau une partie du plancher du cockpit. Il me paraît déraisonnable d’entamer la manœuvre la nuit d’autant que la mer est formée. Nous nous relayons donc à la barre jusqu’au petit matin. Au réveil, nous mettons le bateau à la cape, c’est à dire que nous le positionnons de façon telle qu’il dérive lentement sans que nous ayons à tenir la barre. C’est indispensable puisque c’est précisément sur le secteur de barre que nous allons travailler et qu’il doit par conséquent rester immobile. Nous démontons le plancher et la jonction entre le secteur et le vérin. Nous réassemblons le vérin et remettons tout en place. Après une bonne demi-heure de bricolage, Lady Mi peut repartir dans la bonne direction… sous pilote. Nous sommes soulagés de ne pas devoir barrer non-stop durant les deux derniers jours de traversée. En raison de cette mésaventure et de la longueur de la traversée, la fatigue s’installe à bord de Lady Mi pour les deux derniers jours. Nous prenons la décision de faire route sur Brest car une dépression approche l’ouest des îles Britanniques et lève du vent et de la mer sur les Scilly. Nous ne nous laissons pas abattre pour autant. Nous arrivons même à faire du pain et à pêcher, par chance, une orphie.

Il nous faut attendre le début de la dixième nuit dixième nuit passée en mer pour apercevoir les premières lumières sur la côte Française. Comme souvent, les derniers miles semblent interminables et c’est finalement vers 6h30 du matin que nous amarrons Lady Mi à Brest.

Les Açores

Sao Jorge, Faïal et Pico

Après une petite semaine passée à Sao Miguel, il est temps de reprendre la mer. Nous prenons donc la direction des îles du centre de l’archipel, spécifiquement de Sao Jorge. Nous larguons les amarres un après-midi pour arriver le lendemain fin de matinée. Nous quittons le port en compagnie du voilier Picasso. Malheureusement, dès la sortie du chenal, ils nous signalent une dysfonctionnement de leur pilote automatique. Nous ralentissons les bateaux pendant qu’ils cherchent une solution. Après une heure de recherche, il paraît impossible de réparer en mer et ils doivent reprendre la direction du port. Nous hésitons longuement quant à la meilleure décision à prendre, accompagner nos amis ou continuer notre route. Les conditions de mer semblent bonnes et Charlotte et Anne-Lise ont leur patch de Scopoderm collé depuis la veille. Personne n’est malade à bord. Par conséquent et le cœur un peu lourd, nous décidons de continuer vers Sao Jorge où nous sommes accueillis chaleureusement par Jose, le chef du port. Cet homme est un concentré d’humour et de gentillesse. Le port est charmant, et la ville de Velas tout autant.

Sao Jorge est une île où l’on se sent tout simplement bien. C’est à nouveau la beauté de la nature qui prédomine. Les journées sont calmes tandis que les nuits sont rythmées par les puffins cendrés.

En plus de l’activité agricole qui est la principale de l’île, on trouve quelques plantations de vignes ainsi qu’une plantation de café.

Sao Jorge est aussi pour nous une point de départ pour rayonner vers Faïal et Pico. En effet, l’accès à ces deux îles n’est pas aisé. Le port d’Horta, à Faïal, est saturé par les voyageurs qui reviennent des Antilles et les possibilités d’accueil pour les plaisanciers sont très limitées sur Pico.

Accompagné de l’équipage du voilier Exeo, je passerai une journée sur Horta, juste le temps nécessaire pour mesurer l’importance du flux des transatlantiques retour et fouler le sol de ce lieu à haute valeur symbolique pour les marins.

Nous décidons également de passer deux jours sur Pico. Nous louons donc une chambre pour une nuit, la première que nous passons en dehors du bateau depuis le mois d’octobre dernier. A notre arrivée sur l’île et après un tour de Madalena, la capitale, nous partons vers Lajes do Pico, où nous visitons deux musées consacrés à l’histoire de la chasse à la Baleine. De retour vers Madalena, nous profitons d’une magnifique promenade dans les vignes.

Nous consacrons la seconde journée que nous passons sur Pico à parcourir un morceau de la côte nord et surtout, la route des crêtes qui est embrumée et nous offre des paysages quelque peu énigmatiques.

Après ces deux jours passés en dehors du bateau, nous revenons à Sao Jorge et retrouvons Lady Mi que nous préparons pour la dernière navigation au sein de l’archipel des Açores.

Santa Maria et Sao Miguel

Deux îles tout en contraste

Nous abordons donc les Açores par l’île de Santa Maria. Dès le premier jour, nous sommes frappé par la différence de climat. Nous sentons que nous sommes rentrés dans un système météorologique différent. Les températures sont agréable mais l’atmosphère est plus humide et le vent plus frais.

Une première balade le long du littoral nous fait découvrir à quel point l’humidité dans l’air permet de révéler l’odeur du sol et de la végétation. La vue des vaches, pratiquement absentes des paysages canariens, nous réjouit.

L’île de Santa Maria est très accueillante mais particulièrement peu touristique. L’agriculture y constitue la principale source de revenu. Les paysages champêtres de l’intérieur de l’île abritent de jolis petits villages où se concentrent des maisons blanches caractérisées par leur cheminée extérieure. Les falaises des côtes acores forment une impressionnante frontière entre terre et mer.

Au total, nous disposons d’environ cinq semaines pour visiter l’archipel. Après une semaine passée à profiter du calme et des paysages de Santa Maria, Lady Mi met le cap sur Ponta Delgada à Sao Miguel. Nous renouons donc avec une atmosphère plus citadine et davantage de pression touristique, Sao Miguel étant probablement l’une des îles les plus visitées des Açores. L’île abrite plusieurs lacs de cratères. Sources d’eau chaudes et fumerolles y témoignent de la persistance d’une activité volcanique.

Arrivée aux Açores

L’archipel des Açores est une destination mythique pour les « voileux ». Pour nous, c’est aussi la dernière escale du voyage avant le retour vers les côtes de la manche. Environ 500 miles nautiques, soit un peu moins de 1000 km séparent Porto Santo de Santa Maria, l’île la plus méridionale des Açores. Après avoir patiemment attendu que l’anticyclone des Açores se positionne favorablement pour que les vents nous « emmènent » vers l’archipel du même nom, nous quittons Porto Santo le Dimanche 7 Mai pour une navigation d’environ quatre jours. Fidèle au principe de la flottille, nous effectuons la traversée côte à côte avec Picasso et La Perla IV. C’est agréable et rassurant d’être accompagné de bateaux amis. La première journée est comme souvent la plus difficile. Dès que nous débordons la zone protégée par Porto Santo, nous touchons un vent bien établi autour de 20 nœuds et la mer est formée. C’est un peu dur pour nos estomacs non encore amarinés, mais nous nous en sortons globalement bien. Nous dormons même pas trop mal la première nuit en dépit du fait que la mer est encore agitée.

Comme prévu, les conditions s’amendent dès le deuxième jour. Le vent faiblit et la mer se range. Lady Mi peut porter toute sa toile.

Les bateaux sont proches les uns des autres et on fait un petit shooting photo avec Picasso et La Perla 4.

La seconde nuit de navigation est un peu plus active. Le vent fraîchit et nous rattrapons un voilier Français. Nous devons manœuvrer et assurer une veille attentive pour maintenir une distance de sécurité.

Le troisième jour, le vent faiblit à nouveaux. En fin d’après-midi, notre vitesse tombe en-dessous de cinq nœuds. L’angle de vent étant favorable, nous décidons d’envoyer les spis. Nous restons sous spi toute la nuit, ce qui demande une vigilance constante. Au lever du jour, le vent tombe complètement et nous sommes donc obligés d’affaler les spis et de concéder quelques heures moteurs. Nous en profitons pour ranger un peu le bateau et profiter du divertissement offert par un groupe de dauphins.

Contre toute attente, dans l’après-midi, une petite brise se fait sentir alors que nous sommes encore à une cinquantaine de miles sous l’île. Nous hissons à nouveau les voiles que nous gardons presque jusqu’à l’arrivée. L’approche finale du port, de nuit, est une peu étroite et donc anxiogène. Nous sommes finalement soulagés et heureux d’amarrer vers 3h30 du matin.

Porto Santo

Porto Santo est une petite île située à une trentaine de miles au nord-est de Madère. C’est là que nous avons choisi de nous rendre en quittant Funchal. Nous y attendons un moment favorable pour rejoindre les Açores.

Une petite journée de navigation suffit pour rejoindre Porto Santo. Nous partons par vent de sud-ouest, pratiquement plein vent arrière en route directe. Le vent est un peu plus fort que prévu. Je tente maladroitement de prendre un ris et perd le contrôle de la grand voile dans une manœuvre un peu difficile à expliquer mais qui aboutit au premier empannage involontaire depuis le début du voyage. Normalement, ça ne se passe pas comme ça, mais on a tous des jours sans… Résultat des courses, nous cassons l’attache d’une des poulies du palan d’écoute de grand voile sur la bôme. Nous repartons après une petite réparation provisoire en mer et arrivons jusque dans le port de Porto Santo en fin d’après-midi, accompagnés d’un vent soutenu et d’une petite houle. Le mouillage de la première nuit n’est donc pas particulièrement confortable. Heureusement, le vent tourne rapidement à l’est puis au nord-est. Le port est alors bien abrité et nous pouvons découvrir notre nouveau terrain de jeux.

Porto Santo, c’est d’abord une atmosphère singulière, indescriptible. En fait, c’est un endroit où le temps se ralentit, voire s’arrête. L’unique port de l’île ne comporte que peu d’emplacements et nous faisons le choix de rester au mouillage car les conditions météorologiques sont très favorables. Nous profitons de baignades quotidiennes depuis le bateau et effectuons vers la terre et entre les bateaux d’innombrables voyages en annexe mais aussi en paddle.

L’île offre des paysages variés mais très souvent désertiques. Les possibilités de promenades et randonnées sont nombreuses mais ce sont les activités autour du bateau qui ont notre préférence. Nous en profitons aussi pour prendre un peu d’avance sur le programme scolaire et nos diverses obligations car nous savons que le rythme va immanquablement s’accélérer une fois que nous serons aux Açores.