Le sablier

Il y a des étapes dans un voyage : première nuit, premier mois, demi-année, demi-tour. Le point le plus Sud de notre périple était El Hierro, qui marque le demi-tour, son temps de pause et de bilan. Ensuite, le temps semble filer. Bien sûr, il reste des miles nautiques à parcourir, des îles à découvrir et des émotions à ravir, mais tout de même : vers le Nord, vers « la maison ».

Nous avons changé notre rapport à la distance et au temps, à la météo, au vent, à la mer et aux éléments. Au-delà des dauphins, des raies et des tortues, les besoins se sont transformés et les frustrations se sont effacées.

Le voyage est aussi intérieur. Même au-delà des nuits de quart, la fatigue peut surgir car l’absence de routine est aussi plus exigeante que le confort douillet du quotidien. Nous sommes clairement sortis de notre zone de confort et notre adaptation demande de l’énergie. Nous avons vécu les émotions de l’effort, lorsque l’émerveillement des escales est décuplé par l’effort pour y parvenir.

Nous avons beaucoup appris en chemin, sur la mer tellement imprévisible, sur les gens, sur le monde, et aussi sur nous. Le bateau en soi est une école puisqu’il combine les nécessités d’une habitation et les contraintes de la mer. Nos expériences sont régulièrement partagées, au contact des bateaux voisins. Les échanges sur les pontons ne se limitent pas à la technique et la mécanique, mais s’invitent aussi dans la cuisine, les langues, la musique. Au fil des amitiés, les progrès sont palpables, pour petits et grands. Vivre l’évolution et l’épanouissement de son propre enfant au contact des autres est un privilège inestimable. J’avais imaginé, avant le départ, que les amitiés en route seraient forcément nouvelles et superficielles. L’un et l’autre sont faux. En mer, on partage les galères et les joies, on se sépare et se retrouve, l’ascenseur émotionnel est bien huilé. D’autre part, les amis de longue date restés à terre se manifestent plus que jamais. On dirait que la distance est propice aux confidences, aux révélations, aux épanchements. A moins que ce ne soit pas la distance, mais plutôt le temps, la possibilité d’écoute, qui favorisent les échanges. La famille aussi reste très présente, les liens déjà soudés ne se laissent pas distendre par la distance.

Nous n’avons pas réussi la déconnexion, pas même avec le monde du travail. Travailler sur un bateau peut avoir un côté gratifiant et décalé : on répare les bobos d’inconnus sur le ponton, parfois en échange d’un pain aux noix (une rareté sur les îles) ou d’un conseil pour la cuisson de la chayote (tout aussi précieux)… Et on s’émerveille de la confiance que nous témoignent nos patients improvisés dans nos cliniques improvisées. Par contre, devoir soigner nos propres bobos, notre propre famille, revêt une toute autre charge émotionnelle, pas toujours bien gérée.

Les Canaries en hiver nous avaient offert un contraste frappant entre sa face déserte, volcanique, sauvage, féerique, colorée, exubérante, et puis sa face sombre, surpeuplée, saccagée, ravagée par le tourisme de masse. Madère au printemps a été un émerveillement bienvenu, un équilibre entre les cascades sauvages, les jardins harmonieux et les villes aérées. Ainsi, nous comprenons que remonter vers le Nord a ses avantages. Nous avons hâte de découvrir ce que nous réservent les Açores.

Madère

Une fois les problèmes techniques réglés, nous nous mettons à chercher une fenêtre météo pour quitter Lanzarote en direction de Madère. Ce n’est pas forcément chose aisée dans la mesure où les vents du secteur nord sont dominants aux Canaries. Nous cherchons donc deux jours de vent de Nord-Est voire d’Est pour pouvoir naviguer avec le vent de travers en direction de Madère. Nous ne sommes pas les seuls à poursuivre cet objectif, tant et si bien que durant une bonne semaine, nous nous réunissons vers 11h00 pour prendre un café chez « Amélie » avec les chefs de bords des voiliers Picasso, Tarumba, Pika-Tetu et La Perla 4. La situation n’est pas claire. L’orientation du vent nous paraît toujours « limite » et la mer difficile à passer. Par conséquent, et durant une bonne semaine, nous post-posons la décision de départ et reprenons rendez-vous pour un nouveau « café météo » le lendemain à 11h00 chez Amélie.

Comme tout vient à point à qui sait attendre, une fenêtre météo finit par s’ouvrir pour le dimanche 26 mars. Il faut contourner Lanzarote par le sud et puis faire une route directe vers Funchal (Madère). Le contournement de l’île s’annonce aisé mais nous savons dès le départ que les premières heures de pleine mer ne seront pas faciles. Nous naviguerons au près, dans du vent fort et une mer modérée mais de face. Il ne nous faudra pas non plus traîner en chemin car le vent faiblit à notre arrivée à l’approche de Madère et nous voulons éviter autant que possible de terminer par de longues heures de moteur.

Quatre bateaux larguent les amarres entre 8 heures et 9 heures le dimanche 26 mars. Nous descendons le long de la côte est au vent arrière avant de contourner l’île par le sud. Le vent forcit à la pointe. Nous prenons deux ris dans la grand voile et hissons la trinquette. Le vent faiblit lorsque nous passons sous l’île, nous obligeant à larguer les deux ris et faire un peu de moteur. Nous ne perdons rien pour attendre, une fois sortis de l’abri offert par Lanzarote, le vent s’établit à 20 nœuds et la mer se forme. Lady Mi passe bien la mer, mais ce type de navigation est épuisant en raison de la gîte et des mouvements imposés par les vagues. Le loch affiche de bonnes vitesses, souvent autour de 6 nœuds, ce qui nous réconforte. Après quelques heures, nous organisons les quarts. Les repas sont réduits à leur plus simple expression. On grignote plus que l’on mange. Anne-Lise et moi ne sommes pas franchement malades mais nos estomacs ne sont pas à la fête. Nous arrivons quand même à dormir en alternance et le sommeil nous fait beaucoup de bien. Le vent commence à faiblir vers 3 heures du matin. Nous profitons d’être à deux sur le pont au moment d’un changement de quart pour larguer les deux ris et surtout, affaler la trinquette et dérouler le génois. Je veux maintenir la vitesse du bateau coûte que coûte pour deux raisons. Premièrement, lorsque le bateau avance bien et porte les voiles adéquates, nous subissons moins l’effet des vagues et le confort à bord est meilleur. Deuxièmement, nous voulons engranger un maximum de miles avant que le vent ne faiblisse de trop.

La levée du jour nous apporte, comme souvent, son petit lot de réconfort. La mer se range petit à petit et le vent prend une direction plus favorable. Lady Mi file en route directe sur Madère à une allure bien plus confortable que la veille. Le petit déjeuner est encore frugal mais on sent l’ambiance du bord se réchauffer. Nous reprenons contact radio avec les trois autres équipages pour qui la nuit n’a pas été simple non plus. Nous sommes contents d’échanger nos expériences. La tendance à l’amélioration se confirme en cours de journée. Seule ombre au tableau, la ligne de pêche reste désespérément silencieuse. Durant la deuxième nuit, le vent continue à faiblir. Qu’à cela ne tienne, nous hissons le spi vers 2 heures du matin pour éviter de devoir faire du moteur. Vers 9 heures, nous sommes à une bonne dizaine de miles de Madère. Le vent tombe complètement. Nous rangeons le spi et concédons deux petites heures de moteur pour rejoindre Funchal, la capitale de l’île.

Nous avions envoyé un mail de réservation avant de quitter Lanzarote et contacté la marina grâce au téléphone satellite la veille. Malheureusement, ils semblaient dans l’impossibilité de pouvoir nous accueillir. Nous étions donc prêts à mouiller l’ancre à l’arrivée. Par acquis de conscience, je contacte le port par radio peu avant notre arrivée. Coup de chance, ils nous attendent et nous indiquent où amarrer Lady Mi à notre arrivée. L’ambiance est chaleureuse et l’île semble magnifique. Nous sommes comblés.

Comme souvent après une navigation un peu plus longue, nous passons les deux premiers jours à ranger le bateau, laver le linge sale et prendre un peu de repos. Rapidement, nous partons à la découverte des rues de Funchal. Il y a du monde, beaucoup de monde, mais la ville est aérée. Nous avons l’impression que chaque ruelle, place ou parc rencontré au hasard de notre déambulation est une bonne surprise.

Funchal est une étape au parfum très particulière car ma maman nous fait le plaisir de venir nous rejoindre pour 15 jours. Elle accepte même de séjourner une semaine à bord du bateau, ce qui constitue une occasion exceptionnelle pour partager avec elle l’ambiance du voyage. Nous profitons aussi de sa venue pour octroyer à Charlotte ses premières vacances scolaires depuis le début du voyage. En effet, dans la mesure où nous ne faisons pas école durant les navigations et les jours, peu nombreux, de grandes excursions, il n’y avait jamais eu de vraies vacances scolaires à bord. Cette pause nous permet ainsi d’explorer l’incroyable diversité des paysages offerts par l’île.

Après quinze jours formidables, il est temps de dire au revoir à Mamyda. Nous faisons une dernière randonnée en compagnie de l’équipage du voilier Pika-Tetu et reprenons le rituel de l’analyse des prévisions météorologiques. Notre prochaine grande traversée doit nous emmener aux Açores. Il semble néanmoins qu’il ne soit pas encore l’heure entreprendre cette navigation. Il est un peu tôt dans la saison et les Açores sont encore balayés par de puissantes dépressions. Nous prenons donc la direction de Porto Santo, toujours dans l’Archipel de Madère.

Lanzarote 2.0

Nous quittons Fuerteventura en direction d’Arrecife à Lanzarote après deux excellentes semaines. Nous optons pour une fenêtre météo clémente et un départ en début de soirée. Les prévisions annoncent un vent de nord-est faible à modéré et une mer belle. Nous larguons les amarres peu après 20 heures. Après une bonne demi-heure de moteur, alors que nous approchons du phare de Entallada, le vent commence à gonfler les voiles du bateau. Nous prenons de la vitesse et éteignons le moteur. Le bateau glisse tranquillement en direction des côtes marocaines. Nous naviguons en effet contre le vent et il faut donc tirer des bords, c’est à dire faire des zigzags, un coup vers le Maroc, un coup vers les Canaries, pour progresser lentement vers le nord. La nuit est paisible et la température est agréable. La lune nous offre un filet de lumière. Les manœuvres et les mouvements du bateau sont doux par ce vent faible. Je prends mon quart avec l’idée qu’il sera calme. J’ai même l’intention de regarder un film tout en assurant la surveillance de la route et du bateau. C’est sans compter sur les surprises que réserve sans cesse le voyage en voilier. Une alarme de défaut de pilote automatique sonne à deux reprises. Je fais le tour des instruments du bord et constate rapidement que la tension des batteries est largement inférieure à 12 volts alors que nous naviguons depuis environs deux heures. Elles sembles défaillantes en dépit de leur remplacement récent. J’allume le moteur pour recharger rapidement. Après trente minutes, nous avons assez d’énergie pour assurer le fonctionnement de l’ordinateur de bord ainsi que des feux de navigation. Je coupe le pilote automatique et barre jusqu’à la levée du jour pour économiser l’énergie. Cet incident nous imposera de tester les batteries et de réévaluer le bilan énergétique du bateau. Les détails sont repris dans cet article technique: https://hanspoirrier.be/?page_id=1019

Pour l’heure, j’attends avec impatience le lever du jour et la production d’énergie solaire. Nous continuons à louvoyer en direction d’Arrecife et à enchaîner les quarts. Nous arrivons au port en début d’après-midi. L’accueil est excellent et les infrastructures semblent bonnes.

« Radio ponton » nous avait présenté Arrecife comme une ville sans intérêt. Nous ne partageons pas cet avis. Le vieux port de pêche et les abords de l’église, piétonniers, sont plutôt jolis. Il est agréable de s’y balader entre le front de mer ponctué de sculptures et les différents forts témoignant du passé et de la piraterie. Il y a dans cette ville une vie à côté du tourisme. Les quelques contacts que nous nouons avec les locaux sont très bons.

Nous passons néanmoins beaucoup de temps sur le projet « batteries ». Il faut une petite dizaine de jours pour réunir le matériel et mettre en œuvre la nouvelle installation. Nous sortons donc assez peu du bateau et a fortiori de la ville.

En naviguant vers Arrecife, notre idée était d’exploiter le premier créneau météo nous permettant de remonter vers la Graciosa et puis Madère. L’analyse quotidienne des prévisions nous fait quelque peu déchanter. Les vents sont établis au nord et ils sont forts. La remontée vers la Graciosa dans ces conditions est assez difficile. Nous abandonnons donc le projet d’aller à la Graciosa avec notre le bateau. Nous organisons une excursion d’une journée sur l’île que nous atteignons facilement après une heure de bus et 20 minutes de ferry. Nous y découvrons la beauté sauvage de l’île, son village où les routes ne sont pas goudronnées et de magnifiques plages.

Fuerteventura

Après une bonne quinzaine de jours passés à la Gomera, il est temps de reprendre la mer. Nous prenons la décision de naviguer vers les îles de l’est en passant par le sud de Tenerife et de Gran Canaria. Une première navigation d’une vingtaine de miles nous emmène à la Marina Amarilla de San Miguel au sud de Ténérife où nous passons une semaine. Alors que nous avions adoré la partie nord de l’île, nous déchantons quelque peu en découvrant le sud. Les paysages côtiers enchanteurs du nord ont en effet laissé leur place à nombres d’infrastructures touristiques qui donnent l’impression d’avoir été développées sans la moindre préoccupation urbanistique. Se déplacer est aussi pénible. Les routes sont saturées et la vitesses commerciale des lignes de bus est faible. Ainsi, il nous faudra pratiquement passer trois heures dans les bus pour atteindre les falaises de Los Gigantes situées à un peu moins de cinquante kilomètres de la marina. Même si, vous l’aurez compris, ce n’était pas un arrêt coup de coeur sur le plan touristique, nous y avons passé un bon moment. Durant le voyage, ces escales plus calmes sont nécessaires. Elles permettent, entre autres, de prendre un du repos, d’assurer l’entretien du bateau et de répondre aux diverses sollicitations de l’administration.

Comme nous n’étions pas d’humeur à faire de nombreux miles, nous avons essayé de réserver une place pour quelques jours supplémentaires dans le sud de Gran Canaria. Malheureusement, le port n’a pas répondu à nos sollicitations. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, nous avons alors profité d’une belle fenêtre météo pour parcours les 160 miles nautiques qui séparent le sud de Tenerife de Fuertevenutra où nous sommes arrivés vers minuit, après une quarantaine d’heures de navigation au près mais dans d’excellentes conditions.

A Fuertevenura, nous renouons avec des paysages désertiques rappelant ceux qui nous avaient fascinés à Lanzarote. Les températures sont aussi légèrement supérieures à celles que nous avons connues au cours des dernières semaines dans les îles situées plus à l’ouest. L’île nous plaît d’emblée pour plusieurs raisons. Premièrement, le port de Gran Tarajal est calme et agréable à vivre en dépit du caractère rudimentaire des infrastructures. Nous apprécions aussi les décors offert par ces montagnes arides. Enfin, le développement des infrastructures touristiques nous paraît mieux proportionné.

Le port de Gran Tarajal constitue donc notre point de départ pour l’exploration de l’île que nous abordons d’abord à pied et en bus. Nos premières promenades nous mènent sur les falaises de la côte ouest dont villages ont pour toile de fond un désert volcanique aux couleurs rouges, ocres.

Au nord et au sud, les falaises laissent place à d’interminables plages de sable blanc.

Mais comme souvent aux Canaries, les plus beaux paysages se cachent à l’intérieur des terres. Ainsi, nous avons été séduits par le sentier qui mène à l’arche de la Penitas et le canyon adjacent.

Nous avons aussi apprécié le passage dans les petits villages de l’île et la visite de Betancuria, l’une des plus anciennes villes des Canaries.

A nouveau, après environ quinze jours, nous décidons de reprendre la mer afin de garder du rythme dans le voyage. Nous profitons de quelques heures de vent faible de nord est pour naviguer en direction de Lanzarote. Cette navigation d’un peu moins de 24 heures sera émaillée de quelques problèmes techniques. Nous vous en parlons dans un prochain article…

La Gomera

Le départ de la navigation qui nous emmène de El Hierro à La Gomera coïncide avec le moment où nous amorçons le demi tour dans notre voyage. Nous sommes aussi à la mi temps. C’est un peu l’occasion de regarder dans le rétroviseur les six premiers mois de notre aventure et de se projeter dans la seconde moitié du voyage. Ça, on vous en parle dans un article dédié au demi tour.

Pour l’heure, nous quittons El Hierro sous le soleil, portés par un flux de Nord Nord-Est modéré. Cela signifie que l’essentiel de la navigation se passe au près. Le bateau penche pas mal et tape un peu dans les vagues qui viennent à contre sens. Nous naviguons pratiquement toute la journée côte à côte avec Picasso. Tarumba choisit une route plus sud mais au final, nous arrivons presque tous en même temps au port de San Sebastian, à la tombée de la nuit.

L’île nous séduit d’emblée. San Sebastian est la capitale de l’île et la marina se trouve dans la ville, raisonnablement touristique et à taille humaine. Nous flânons dans les rues piétonnes et admirons quelques maisons typiquement canariennes.

L’adage qui dit que les îles canaries se visitent de l’intérieur ne pourrait mieux décrire nos aspirations touristiques. En effet, en bien des endroits, les côtes sont prises d’assaut par des hôtels et des complexes d’appartements sans grand intérêt. Nous ne résistons donc pas bien longtemps avant de prendre un bus qui nous emmènera vers le point de départ de notre première randonnée. Nous choisissons un parcours d’une petite dizaine de kilomètres au sein du parc national de Garajonay. La randonnée commence sur un plateau qui offre de jolies vues sur les alentours avant de nous emmener dans la forêt primaire dont l’enchevêtrement d’arbres d’une multitude de formes et espèces dégage une puissance indicible.

Le paysage s’ouvre ensuite progressivement vers une majestueuse vallée qui conduit sur la côte nord-est et abrite de discrets hameaux dans une décors de palmiers et d’aloe veras.

On apprécie La Gomera pour sa nature verte et pour les innombrables vallées qui découpent son paysage volcanique. Bien que n’y ayant jamais mis les pieds, les paysages nous évoquent un peu ceux de certains pays d’Amérique du sud.

Villes et villages colorés et aux ruelles pavées ajoutent au charme de l’île.

La Gomera, c’est aussi l’anniversaire de Charlotte qui passe le cap des neuf ans au soleil et la chance d’assister, avec Picasso, à un concert donné par un ensemble de musique baroque dans l’auditorium de San Sebastian. Merci à eux pour avoir repéré l’affiche et nous avoir offert cette belle soirée.

Comme souvent, nous quittons l’île avec l’impression qu’il y a encore tant à faire et à voir mais il est important pour nous de nous décaler progressivement vers l’est afin de préparer la remontée qui débutera effectivement fin mars lorsque nous quitterons l’archipel des Canaries.

El Hierro

Après deux bonnes semaines passées à La Palma, il est temps pour nous de continuer notre périple. Nous discutons sur le choix de la destination suivante car nous avons décidé de naviguer en trio avec Tarumba et Picasso. La Gomera présente l’avantage de ne pas trop nous déporter dans l’ouest alors que El Hierro est réputée pour sa nature et son côté préservé. Ce sera finalement El Hierro. Nous profitons d’une fenêtre météo de vent portant et soutenu. Nous naviguons toute la journée au grand largue. Le soleil brille et la température est agréable. Les conversations vont bon train à la VHF durant toute la journée. Peu avant 18 heures, les trois bateaux sont amarrés dans le port de La Estaca de El Hierro.

Même si les distances sont relativement courtes dans l’archipel des Canaries, les îles comportent toutes leurs spécificités paysagères. Globalement, El Hierro nous est apparue très verte et d’un relief plus homogène. En effet, une fois le cap des falaises du littoral franchi, on arrive sur un grand plateau, certes encore vallonné, où se mélangent forêts de pins et paysages plus champêtres.

La route qui contourne l’île par le sud-ouest offre une variété incroyable de paysages volcaniques façonnés par la couleur des minéraux, la végétation et les déformations que lui imposent les vents dominants.

Les nombreux miradors qui jalonnent le sommet des tombants sont comme des fenêtres ouvertes sur l’océan et le relief côtier.

El Hierro est aussi réputée pour la beauté et la richesse de ses fonds marins. Nous ne résistons donc pas à partir en exploration sous marine. Nous avons la chance d’y croiser, entre autres, anguilles de mer, mérous, murènes, langoustes, poissons trompettes… La difficulté que semble éprouver la végétations à recoloniser les coulées de lave en surface contraste avec le fait que, sous l’eau, elles constituent le support de tout un écosystème.

En dépit de la beauté de la nature offerte par l’île, nous décidons de ne pas nous attarder trop sur El Hierro. En effet, sa position au sud-ouest de l’archipel rend le retour délicat. Nous scrutons les fichiers météos à la recherche d’une fenêtre de vent du nord voire nord-nord-ouest nous permettant de rejoindre La Gomera dans de bonnes conditions. Un opportunité s’offre à nous après une semaine et nous décidons de la saisir.

La Palma

Pour nous rendre à La Palma, nous devons contourner l’île de Tenerife par le nord et puis mettre cap plein ouest en direction du port de Santa Cruz de La Palma. Nous quittons vers midi de façon à arriver à La Palma au lever du jour le lendemain. Nous commençons par tirer des bords dans un vent faible avant d’abattre en grand vers La Palma après avoir débordé la pointe nord de l’île. Le vent s’établit bien en début de nuit et nous progressons rapidement. Conformément aux prévisions, il tombe malheureusement complètement à 10 miles de la côte et nous terminons par deux heures de moteur dans une mer formée. Ce petit désagrément est toutefois vite oublié lorsque nous apercevons les équipages de Tarumba et de Picasso qui se sont levés tôt pour nous accueillir et prendre nos lignes au ponton d’accueil.

Nous commençons par découvrir la ville de Santa Cruz, ses jolies petites maisons traditionnelles colorées, ses façades et sa fête de l’épiphanie.

Nous profitons aussi de quelques-unes des nombreuses randonnées qu’offre l’île. L’une d’entre elles nous fera emprunter un sentier qui traverse une forêt primaire. Ce sera notre première expérience de cette nature enchevêtrée et de la puissance qui se dégage de ces lieux.

La Palma est aussi l’île des Canaries qui a connu l’éruption volcanique la plus récente. On peut encore y observer aujourd’hui la coulée de lave qui, depuis septembre 2021, coupe en deux le sud ouest de l’île depuis l’éruption. L’émotion est palpable à l’approche de cette coulée qui a littéralement enseveli des dizaines de kilomètres carrés d’habitations, de cultures et autres infrastructures.

Plus au sud, et avant d’arriver aux Salines, on traverse à nouveau d’autres coulées de lave et de cendres, plus anciennes, mais qui sont autant d’espaces que la végétation peine à recoloniser.

La pointe sud de l’île est occupée par un phare et un site de production de sel marin. Ce site de récolte couvre la totalité de la consommation en sel de l’île et laisse un surplus pour l’exportation. Son intérêt est néanmoins principalement historique et biologique. Il constitue notamment un sanctuaire où viennent se réfugier plusieurs espèces d’oiseaux au cours de leur parcours migratoire.

Enfin, visiter La Palma sans passer par le site de l’observatoire astronomique serait indigne. Nous attendons donc un jour de très beau temps car les nuages s’accrochent volontiers sur les sommets de l’île et les vents peuvent y être violents, rendant l’accès au site précaire. Les différents télescopes sont répartis sur le site, qui est immense. Situé au sommet de l’île, l’observatoire offre par ailleurs une vue magnifique sur les massifs volcaniques et les îles voisines. Un petit musée qui mérite que l’on y passe du temps nous apprend, entre bien d’autres choses, que les téléscopes sont commandés à distance et exploités par diverses universités de par le monde. Leur orientation, leur portée ou encore la longueur d’onde qu’ils exploitent les dédient chacun à un aspect bien spécifique de la recherche astronomique.

Tenerife

Nous quittons donc le port de Gran Canria tôt le matin avec devant nous, une navigation d’un peu plus de 50 miles nautiques jusqu’à Santa-Cruz de Tenerife. Il s’agit pour nous de la seconde navigation dans l’archipel. Nous devons d’abord contourner Gran Canaria par le nord et puis faire route directe vers Tenerife. Le vent est très faible pour commencer. Après une heure de moteur, nous envoyons les voiles. Nous ne voulons pas traîner en route car l’objectif est d’arriver à Tenerife avant la tombée de la nuit. Nous devons donc maintenir une moyenne de cinq nœuds. Les changements de direction du vent autour des îles nous imposent de nombreuses manœuvres et changements de voiles. La navigation est fatigante mais nous arrivons à bon port avant la tombée de la nuit. Un seul bémol concernant cette traversée: aucun poisson pêché. L’accueil par le personnel du port est excellent et nous avons d’emblée l’impression que nous allons nous sentir bien sur cette île.

Nous sommes restés à Santa-Cruz de Tenerife deux semaines et il ne fallait pas moins. Nous avons d’abord trouvé la ville agréable. La place de la conception et l’église du même nom, le très recommandé « Mercado Municipale » ainsi que le « Parque Gracia Sanabria » nous ont charmés.

Tenerife, c’est aussi pour nous des rencontres et en particulier celle de l’équipage du voilier Français Boomerang, qui nous avait été présenté indirectement. Le courant passe très bien dès les premiers instants. Nous passons ensemble l’après-midi du 24 décembre à profiter du soleil de fin d’après-midi sur une plage située à proximité de Santa Cruz et enchaînons sur un inoubliable réveillon de Noël sur le mode « Auberge Espagnole ». Le lendemain, nous assistons au concert et au feu d’artifice de Noël. On peut vous dire qu’à Tenerife, on ne lésine pas sur les moyens lorsqu’il s’agit de son et lumière.

L’ascension jusqu’au sommet du Teide, le volcan le plus haut d’Espagne, est presque un incontournable de l’île. Une fois n’est pas coutume, nous abordons l’excursion avec une voiture de location. Une route sinueuse nous mène d’abord à travers une forêt de pin. La végétation se modifie toutefois imperceptiblement alors que nous prenons de l’altitude. Au delà de 2000 mètres, la route aboutit dans un gigantesque désert de roches volcaniques mutlicolores que domine le Teide.

Nous terminons la journée par la visite de La Laguna, une petite ville située à une dizaine de kilomètres de Santa Cruz. Les maisons traditionnelles sont disposées en carrés délimités par des rues piétonnes où il règne une ambiance festive et familiale.

L’île est aussi connue pour ses sentiers de randonnées. Avec l’équipage de Boomerang, nous jetons notre dévolu sur un sentier qui relie le mirador Cruz Del Carmen à la Punta Hidalgo. Nous prenons un tram et puis un bus qui nous amène depuis la marina jusqu’au point culminant de la balade, le mirador Cruz Del Carmen. Nous empruntons ensuite un itinéraire de 10 kilomètres pour descendre vers la Punta Hidalgo. Le sentier traverse des paysages aussi variés que grandioses. Pour la première fois, j’ai l’impression que ces îles n’ont rien à envier à celles de l’arc antillais. Nous classons cet itinéraire dans le top trois de nos plus belles randonnées. La baignade dans les piscines naturelles de la Punta Hidalgo au coucher du soleil en augmente encore la dimension.

Nous partageons également le nouvel an avec l’équipage du Boomerang et puis rejoignons deux autres bateaux pour un programme d’initiation à la danse folklorique. Après ces très bons moments partagés, arrive le temps de la préparation des bateaux en vue de la prochaine escale. Nous scrutons la météo et décidons de quitter Tenerife le mercredi 4 janvier. Nous saluons, non sans émotion, l’équipage de Boomerang qui prend la route du cap vert. Quant à nous, nous avons rendez-vous à Santa Cruz de La Palma avec… Picasso et Tarumba.

Gran Canaria

Nous sommes restés au mouillage de Las Palmas de Gran Canaria un peu plus de dix jours. L’ancre a tenu malgré la relativement faible longueur de chaîne déployée et nous n’avons plus dû déplacer le bateau. Un matin, nous avons reçu l’appel de la marina que nous n’attendions plus. Une place était disponible pour nous dans le port. Nous avons donc profité de cette occasion pour prolonger un peu notre séjour sur cette île qui aura duré environ trois semaines au total, ce qui est beaucoup et peu à la fois.

Pour notre part, il s’agissait d’abord de la première longue expérience de mouillage. Nous avons donc pu tester l’autonomie en eau et en électricité offerte par Lady Mi. Sur le plan énergétique, les 360 watts de panneaux solaires installés sur le portique nous ont permis de couvrir la totalité de notre consommation. Nous avons toutefois du être attentifs car, à cette période de l’année, le soleil est relativement bas d’un part et d’autre part les journées sont courtes. Notre production de courant a donc été juste suffisante pour assurer le fonctionnement du frigo, l’éclairage et la charge de nos appareils électroniques. En ce qui concerne l’eau douce, les 550 l contenus dans les deux réservoirs du bateau nous procure une excellente autonomie moyennant quelques mesures destinées à limiter la consommation. Hormis le fait de ne pas laisser couler les robinets, lorsque nous prenons une douche à bord, nous avons recours à la méthode du pulvérisateur. En pratique, nous laissons chauffer de l’eau au soleil dans un récipient noir. Nous transférons ensuite l’eau dans un pulvérisateur « type jardin » que nous utilisons pour nous doucher. Cette technique permet de limiter la consommation à environ 2 litres d’eau par douche.

La vie au mouillage est un peu plus lente qu’au port, essentiellement car toutes les activités qui impliquent d’aller à terre nécessitent un trajet en annexe entre le bateau et le port. La plupart du temps, nous consacrons les matinées aux travaux scolaires et à un peu d’entretien du bateau. L’horaire est bien évidemment flexible en fonction des visites et excursions que nous envisageons. L’après-midi est le plus souvent consacrée aux visites et aux activités ludiques avec les copains. Nous première visite fut celle du centre historique de Las Palmas. Il est connu pour ses bâtisses typiques, sa cathédrale et la Casa Colon, un maison ayant appartenu à Christophe Colomb et qui abrite aujourd’hui un musée consacré à ses différents voyages autour de l’atlantique.

L’île étant connue pour ses sites archéologiques, nous avons également visité la grotte peinte et le musée y attenant qui retrace l’histoire du peuple Guanche qui habitait l’archipel avant la colonisation par l’Espagne. Île volcanique oblige, nous partons également en balade autour du cratère du Bandama, un des plus beaux volcans de l’île.

J’ai consacré également pas mal de temps à la plongée. Je ne dispose malheureusement pas de l’équipement nécessaire à vous faire partager les images de ces promenades sous-marines sur les tombants volcaniques. Nous travaillons à une solution simple pour rendre cela possible dans le futur.

Las Palmas fût aussi pour nous l’occasion de faire une vérification technique sur le bateau. Nous avons en effet constaté une peu de rouille sur les câbles du gréements. Le gréeur qui a effectué le réglage du mât à Port la Forêt nous a suggéré de vérifier l’absence de fuite électrique. Nous avons finalement trouvé un électricien qui a effectué un test d’isolation galvanique. Il n’a rien observé d’anormal, nous sommes rassurés.

Outre les excursions, nous avons partagés de très bons moments avec l’équipage du voilier Morphéus qui a quitté Las Palmas un jour avant nous et pris la direction du Cap Vert. Nous les remercions pour le temps partagé et leur souhaitons un fantastique voyage. Nous avons aussi fait l’agréable connaissance du voilier Wisdom à qui nous souhaitons aussi un long et heureux voyage.

Après trois semaines, nous avons finalement largué les amarres pour une navigation en direction de …

Lanzarote – Grande Décision

Nous avons choisi l’île de Lanzarote comme point d’atterrissage dans l’archipel des Canaires, simplement car il s’agit de l’île la plus nord-est où il est possible « d’atterrir ». L’île de la Graciosa était une autre possibilité, mais il semble qu’elle ne constitue pas un point d’entrée « officiel » dans l’archipel. Le choix de Playa blanca et de la marina Rubicon, située au sud de l’île, était opportuniste. Les marinas sont pleines et nous sommes allés à un des seuls endroits où nous avons pu trouver une place.

Après notre arrivée, nous prenons deux jours assez calmes. Nous ne sortons pas franchement du complexe de la marina. Nous en profitons pour ranger un peu et nettoyer le bateau, faire une bonne lessive et nous reposer. Nous planifions aussi les visites sur l’île.

Nous optons pour des visites organisées en car parce que le réseau de bus est assez peu développé sur l’île et que nous ne sommes pas franchement tentés par la location d’une voiture. La première excursion que nous réalisons nous emmène dans la réserve naturelle de Timanfaya dont le nom n’est autre que celui d’un des principaux volcans qui la constitue. En plus de nous guider à travers ces immenses champs de lave, notre guide nous explique combien la vie sur l’île était difficile et précaire avant l’essor du tourisme. En effet, en raison de la relativement basse altitude de ses volcans, Lanzarote est l’île sur laquelle il pleut le moins. Cette carence permanente en eau douce a façonné l’habitat et l’agriculture sur l’île d’une façon encore bien visible aujourd’hui, malgré l’avènement des centrales de désalinisation.

Un second tour nous emmène à travers l’île sur les pas de l’œuvre et de la vie de l’artiste Cesar Manrique, un artiste éclectique originaire de Lanzarote qui, en plus de ses créations, a œuvré pour le développement d’un urbanisme et d’un tourisme raisonné sur l’île. Nous visitons et observons, entre autres, le monument à l’agriculture, la maison de l’artiste, le mirador et le jardin des Cactus.

Après une petite dizaine de jours passés à Lanzarote, il est temps de poursuivre notre chemin. C’est à peine croyable, mais une dépression doit passer sur l’archipel et amener des vents du secteur sud modérés à assez fort. Il faut donc que nous trouvions un abri et ce, d’autant plus que malgré nos demandes, la marina Rubicon n’est pas en mesure de prolonger notre séjour. Nous décidons donc de mettre le cap sur le port de Las Palma à Gran Canaria. Malheureusement, ce port n’accepte pas les réservations pour les particuliers et nous savons dès le départ que nous devrons passer quelques jours à l’ancre avant d’obtenir une place. Nous profitons d’une nuit où le vent est établi au secteur nord à nord-oust pour quitter Lanzarote. La première heure trente de navigation est agréable. Ensuite, le vent change brutalement de direction pour s’orienter à l’ouest. Nous devons tirer des bords, c’est à dire faire des zigzags autour de la direction du vent pour avancer. Le vent change sans cesse de force et de direction, rendant notre progression presque inexistante. Nous nous posons même la question de faire demi-tour. A l’AIS nous apercevons le voilier « Twenty » avec qui nous avions fait connaissance à Cascais, quelques miles devant nous. Alors qu’il semblait éprouver les mêmes difficultés de route que nous, il change de cap pour se mettre en route directe. Je le contacte à la radio m’informer des conditions de vent et de mer qu’il rencontre. Il me confirme avoir connu exactement les mêmes difficultés que nous mais en sortir. L’association d’un grain orageux et de l’effet du relief des îles dévie le vent localement. Nous tenons bon encore quelques miles au prés serré avant de pouvoir mettre le cap directement sur Gran Canaria. Sans les informations communiquées par Sébastien, skipper de Twenty, nous aurions peut-être rebroussé chemin. Nous naviguons jusqu’à Gran Canaria avec le vent et la houle de travers, ce qui n’est pas franchement confortable. Nous arrivons sur le mouillage vers 12h00 où nous sommes accueillis et assistés dans la recherche d’un place par l’équipage de Morphéus. Le mouillage est bondé. Nous ancrons à proximité de Morphéus mais je ne suis pas confortable car je trouve que nous sommes trop près des autres bateaux. Nous changeons donc de place dans l’après-midi, mais le lendemain matin, le personnel du port nous somme de « dégager » dès la première heure, estimant que nous sommes trop proches du chenal. Nous retournons vers l’arrière du mouillage et ré-ancrons dans un trou souris. Il faudra que nous nous habituions à ce peu de distance entre les bateaux et au fait de ne pas pouvoir étaler autant de chaîne que nous le souhaiterions.

L’arrivée à Gran Canaria est aussi pour nous l’occasion de faire le bilan des premiers mois de voyage et de planifier la suite. Nous sommes heureux d’avoir pris la décision de faire ce break et de passer cette année en famille. Le voilier est un vecteur formidable pour le voyage et Lady Mi remplit parfaitement la mission. Par contre, force est de constater que la descente de la côte portugaise et la traversée vers les Canaries ont été difficiles, pour nous comme pour la plupart des équipages que nous avons croisés. La cause principale de cette difficulté est la météo, la côte portugaise ayant été littéralement bombardée de dépressions qui ont amené du vent de sud-ouest et de sud ainsi qu’une forte houle. Les navigations sont donc devenues presque toujours plus difficiles depuis notre arrivée sur les côtes du nord de l’Espagne. L’instabilité semble persister à ce jour et les conséquences des dépression sur l’état de la mer se font sentir bien en deçà de la latitude des Canaries. Afin que la navigation re-devienne un plaisir pour tout l’équipage et de façon à pouvoir rencontrer notre objectif initial qui est de passer du temps en famille, dans une ambiance qualitative, nous envisageons donc de renoncer à la traversée de l’atlantique au profit d’une exploration plus posée et approfondie des archipels des Canaries, de Madère, des Açores et puis d’un retour via l’Irlande à la fin du printemps prochain.